La musique de chambre en apothéose à Menton
Ouverture, ce soir, du 72e Festival de musique de Menton avec deux références internationales : Alexandre Tharaud et le Quatuor Arod. Pour un peu plus marquer l’histoire de l’événement.
Le Festival de Menton s’ouvre ce soir sur un répertoire qui a fait sa célébrité et sa gloire depuis plus de soixante-dix ans : la musique de chambre. Depuis sept décennies, ces musiques d’intérieur, non conçues a priori pour être jouées en plein air, ont trouvé un cadre idéal à ciel ouvert dans l’espace délimité par les façades baroques de la basilique et la chapelle des Pénitents blancs sur le parvis Saint-Michel. Aucun des architectes qui, dans les siècles passés, ont érigé cet ensemble monumental n’avait certainement imaginé cela !
On approche de la perfection
Une connivence artistique s’est établie entre l’architecture baroque et les musiques classiques ou romantiques qui y sont jouées. Les partitions de Bach, Beethoven, Mozart, Chopin ou Debussy s’épanouissent au pied de ces corniches ou de ces colonnes comme si elles avaient écrites pour être jouées en ce lieu. Il est vrai que la magie de la nuit mentonnaise fait beaucoup pour favoriser cette connivence.
Deux grandes oeuvres de musique de chambre seront au programme du concert : un quatuor de Haydn et le quintette avec piano de Franck.
Le quatuor à cordes (composé de deux violons, un alto et un violoncelle) est la forme la plus parfaite de la musique de chambre. On dit que Haydn est le « père du quatuor à cordes » (en même temps que le « père de la sonate » et le « père de la symphonie »).
Jouer un quatuor de Haydn c’est, d’une certaine façon, approcher la perfection de la musique de chambre.
Quant au quintette avec piano de Franck, qui appartient au répertoire romantique, il est le premier grand quintette avec piano de l’histoire de la musique de chambre française. Il faut se laisser porter par l’expression dramatique et passionnée de son premier mouvement, l’atmosphère élégiaque du second, les emportements fougueux du final. Ses interprètes en seront le pianiste Alexandre Tharaud (lire ci-dessous) et le Quatuor Arod.