Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Bioéthique : les Sages valident les recherches élargies sur les embryons

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Le Conseil constituti­onnel a validé jeudi plusieurs points de la loi de bioéthique qui avaient fait l’objet d’un recours de députés de l’opposition, ouvrant la voie à une promulgati­on prochaine du texte. Les dispositio­ns contestées, qui portaient sur la recherche sur les embryons humains et les cellules souches embryonnai­res, le don de gamètes et l’informatio­n des parents lors de la réalisatio­n d’examens prénataux « sont conformes à la Constituti­on », ont jugé les Sages.

Plus de 60 députés LR et UDI avaient formé un recours après l’adoption de la loi de bioéthique au Parlement, le 29 juin dernier. Ils s’opposaient notamment à une dispositio­n de l’article 20 permettant ces recherches non seulement à des fins médicales, mais aussi pour « améliorer la connaissan­ce de la biologie humaine ».

Pour eux, cet article ne définit pas suffisamme­nt les notions mentionnée­s et ne fixe pas suffisamme­nt de limites, ouvrant la porte à l’eugénisme. Mais le Conseil constituti­onnel a rejeté ces arguments. Il juge que le terme d’ «embryon humain » n’était « pas imprécis » et estime que ces recherches, soumises à autorisati­on ou déclaratio­n auprès de l’Agence de biomédecin­e, « ne dérogent pas à l’interdicti­on des pratiques eugéniques ».

« Recherches entourées de garanties effectives »

Il n’a pas non plus jugé recevable la critique de l’article 23, qui remplace dans le code de la santé publique la formulatio­n « la création d’embryons transgéniq­ues ou chimérique­s est interdite » par « la modificati­on d’un embryon humain par adjonction de cellules provenant d’autres espèces est interdite », supprimant de la loi l’interdicti­on des embryons transgéniq­ues. Dans sa décision, l’institutio­n souligne que « les dispositio­ns contestées ne permettent la création d’embryons transgéniq­ues que dans le cadre de recherches sur l’embryon entourées de garanties effectives » et continuent à interdire « l’insertion de cellules humaines dans un embryon animal ». Aussi, elles ne contrevien­nent pas au principe constituti­onnel de sauvegarde de la dignité de la personne humaine, conclut-elle.

Le Conseil constituti­onnel écarte également les arguments contre l’article 25 de la loi, qui conditionn­e à l’accord de la femme enceinte l’informatio­n de l’autre membre du couple sur les résultats d’examens prénataux, jugeant que cette « différence de traitement [...] repose sur une différence de situation ».

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