Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un Varois décrypte les médailles tricolores

- C. S.

Nonuple champion de France d’aviron (lac et mer) de 2006 à 2019 (1), le Revestois Julien Gazaix n’a pas beaucoup dormi ces jours-ci. Il a suivi les courses des Bleus, qu’il a côtoyés en équipe nationale ou au pôle France. Son analyse.

Hugo Boucheron et Matthieu Androdias (or)

« J’ai vu et revu leur course. Ils sont arrivés confiants à Tokyo. C’est un équipage expériment­é, finaliste à Rio en 2015. Il y a une super cohésion entre eux. Hugo, c’est une force de la nature. Il s’est amélioré techniquem­ent tout en gardant sa puissance extraordin­aire. Concernant la course, il fallait qu’ils partent fort face à l’équipage norvégien redouté. Qu’ils imposent leur rythme. Ce qu’ils ont fait dans les 500 premiers mètres. Dans les 500 à 1500 mètres (le mille du milieu), ils ont “gardé leur coque”, ils ont maintenu leur train de façon à être efficaces, économes. Dans les 400 derniers, ils ont réussi à faire un “enlevage”, cela veut dire tout donner pour pouvoir passer la pointe devant.

Ils n’étaient pas trop contents de leur course à cause d’erreurs commises. Ils ont fait des petites erreurs que l’on appelle des “fausses pelles”. Cela aurait pu leur coûter la course. Vous savez, dans les trente derniers coups de pelles, ils ont fait un effort extraordin­aire. C’est incroyable. »

Claire Bové et Laura Tarantola (argent)

« Ce qui est marrant, c’est que quand je quitte le Pôle France, Claire arrive et prend ma chambre. Laura est alors la patronne du skiff français poids léger qui n’est pas une catégorie olympique. Il lui manquait un bras droit dans le bateau, elle l’a trouvé avec Claire, qui devient championne de France e, 2019. Il y a donc une légitimité qu’elles soient ensemble. Ce sont les deux meilleures. C’est énorme ce qu’elles ont fait. Une médaille d’argent à la photo finish… » 1. Le kiné tentera d’accrocher un nouveau titre en aviron de mer, en septembre, avec son club de Monaco.

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