Des oiseaux pour lutter contre les moustiques
Quel meilleur rempart aux insectes que les oiseaux ? C’est à partir de ce constat que la mairie multiplie la pose de nichoirs. Malin !
On s’en doute peu, mais la ville de Toulon dispose de 1 400 hectares d’espaces verts et de 84 squares et jardins. « On s’est dit qu’il fallait préserver cette diversité écologique et, en partenariat avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO), on a décidé d’agir », explique Mohamed Mahali, adjoint à l’urbanisme, au défi climatique, aux droits des sols, au logement et à l’écologie. Avec un « portefeuille » pareil, l’élu a de quoi faire et peut imaginer des solutions concrètes à des problèmes apparemment compliqués. C’est ainsi qu’est née l’idée d’installer, partout en ville, des nichoirs pour les oiseaux, en particulier ceux qui raffolent d’insectes : mésanges bleues, moineaux, rouges-gorges et pipistrelles (des chauves-souris voraces). « La pipistrelle peut avaler jusqu’à 600 insectes chaque heure pour se nourrir. La mésange absorbe 500 insectes par jour et le rougegorge, 100 par jour », ajoute Céline Moquet, qui travaille à la direction de la « Ville durable » en mairie. Parmi ces insectes en ce moment, on trouve beaucoup de moustiques, ce qui permet une démoustication naturelle du secteur où les nichoirs sont les plus nombreux. Et à moindres frais.
Des nichoirs plutôt que des bornes
Ces nichoirs en bois sont discrets et parfaitement adaptés à ces oiseaux : l’ouverture est petite pour éviter que les pigeons n’y squattent.
« Cela nous permet aussi de ramener en ville des oiseaux qui avaient tendance à fuir à cause du bruit et du monde », ajoute l’adjoint. Surtout, ces nichoirs sont une réponse pragmatique et totalement naturelle aux concentrations de moustiques en été. C’est pourquoi, vous ne trouverez à Toulon aucune borne anti-moustiques, comme c’est le cas à Hyères. « La problématique hyéroise est différente car cette ville a de nombreux marais. Chez nous, non », argumente Mohamed Mahali.
Au total, 106 nichoirs peuplent (en hauteur) les rues et espaces verts de la ville. L’objectif est d’en ajouter une quarantaine tous les ans à partir de 2022. Pour le bonheur des oiseaux. Et des Toulonnais.