« Au consommateur de faire attention et de bien lire les étiquettes »
Questions à Laurence Lessatini, présidente du Syndicat interprofessionnel de l’olive de Nice
Oléicultrice à la Trinité, dans l’exploitation à son nom, Laurence Lessatini préside le Syndicat interprofessionnel de l’olive de Nice.
L’olive de Nice est-elle un sujet d’imitation ?
C’est un produit qui se vend très bien. Dès lors, il est facile de le copier. C’est pourquoi nous avons créé une appellation, il y a vingt ans, pour défendre le terroir, les hommes, mais aussi le consommateur. Si on trouve le nom «olivesdeNiceAOP» , c’est qu’elles viennent du terroir et qu’elles ont été traitées avec le savoir-faire local. S’il est mentionné « façon niçoise » ou « à la niçoise », c’est une autre olive, pas forcément de la région, peut-être même pas française : il y en a en Espagne, en Italie…
Est-ce fréquent ?
Un peu trop, sûrement ! Il faut surtout faire attention sur les marchés, là où les étiquetages sont plus douteux. En supermarché, c’est généralement mieux encadré. C’est au consommateur de bien lire les étiquettes. Quand il voit écrit
« olive noire », c’est qu’elle n’est pas d’ici. Une olive du coin ne peut pas être à un prix bas de gamme. Un producteur local, s’il est professionnel, il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas AOP.
Cette concurrence peut-elle vous faire mal ?
Oui. Souvent, la contrefaçon est une petite olive noire, alors que l’olive de Nice peut être plus grosse, et pas forcément foncée. Du coup, certains peuvent remettre en cause le produit authentique… et se dire qu’on est très cher !
Quels conseils donner au consommateur ?
Regarder s’il y a une dénomination type « olive de France » ou «AOP». Puis regarder le nom du producteur – une adresse peut aussi être celle d’un conditionneur… L’idéal, c’est d’acheter en direct, ou dans des magasins spécialisés : Le goût de Nice, les épiciers en lien avec les producteurs, les gens qui travaillent bien sur les marchés… C’est au consommateur de toujours faire attention. Il faut former son palais au vrai produit. En général, une personne qui a goûté la véritable olive de Nice ne se fait plus avoir !