Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un miel au bon goût de biotope

- C. C.

« Miel de Provence. » Ces grosses lettres bleues s’étirent sur l’étiquette jaune du couvercle. Au centre, le label « Indication géographiq­ue protégée » (IGP). Sur le côté du bocal, un nom : Roger Deleuse, apiculteur récoltant à Levens. Avec adresse et numéro de téléphone portable. La date limite de consommati­on est écrite à la main. Bref, pas de doute sur l’authentici­té de ce miel de forêt au beau teint ambré (9,50 euros le bocal de 200 ml).

« L’appellatio­n IGP miel de Provence est délivrée par un organisme régional, qui teste les ingrédient­s présents », explique Thierry Calviani. Le régisseur du Goût de Nice explique le travail des apiculteur­s azuréens, cette forme de transhuman­ce qui les conduit à déplacer leurs ruches au fil de la floraison, à flanc de montagnes.

« On commence au niveau de la mer et on finit entre 1500 et 1800 m d’altitude, explique Roger Deleuze. On commence avec la bruyère blanche, puis la lavande, les châtaignie­rs, la ronce, la sarriette, le tilleul. » Un festin pour les abeilles. La recette ? La diversité de nos paysages. « On a la chance d’avoir une grande variété. Or le miel a le goût de l’endroit où il est. Il représente le biotope. Je préfère ce miel de terroir au miel monofloral. » Mais ce miel éclectique est exigeant. Les apiculteur­s doivent bouger les ruches de nuit, en 4x4, « sur des terrains assez escarpés ». Et le miel se fait de plus en plus rare. Chaque année, Roger Deleuze doit refaire 30 % de ses colonies.

Les indices de qualité

> L’achat chez un producteur ou dans une boutique spécialisé­e.

> Les labels IGP, « Récolté en France » ou encore « Miel de Provence ».

> À ne pas reproduire n’importe où : faire chauffer le miel dans une cuiller à café. «Si une flamme en sort, c’est que du sucre ou du sirop ont été ajoutés ».

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