Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Congé paternité allongé : le bonheur d’un jeune papa

Mamadou et Alissa, jeunes parents niçois, bénéficien­t de la loi entrée en vigueur le 1er juillet : quatre semaines de congé pour le père, et non plus deux. Ils témoignent de ses bienfaits.

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Avant même de voir le jour, Maël a offert un cadeau à son papa. Et quel cadeau ! Deux semaines de congé paternité supplément­aires. Deux semaines à partager les premiers regards, les premières émotions. Deux semaines qui n’ont pas de prix, pour Mamadou Keïta et Alissa Couston. Ces jeunes parents niçois comptent parmi les premiers bénéficiai­res d’une loi qui, elle aussi, vient de voir le jour. Depuis le 1er juillet, le congé paternité est passé de 11 à 25 jours. Et même 28, en y ajoutant les trois jours de congé naissance payés par l’employeur. La nouvelle règle bénéficie à tout père - ou second parent - dont l’enfant est né à partir du 1er juillet, ou dont la naissance était attendue après juin.

« Ça me permet de tisser le lien »

Maël, lui, était attendu le 30 juin. « On se disait : on va rater ce congé pater à un jour près », sourient Alissa et Mamadou. Ses collègues de travail le chambraien­t. Mais Maël a pris son temps. Il est né le 6 juillet 2021, à 22 h 17, à la polycliniq­ue Santa Maria à Nice. Et sa naissance post-terme tombe à pic. Mamadou, 42 ans, cumule deux métiers. Il est opérateur financier de jour, videur de boîte la nuit tombée. Pour son emploi diurne, il a pris ses quatre semaines de congé légal. Pour sa mission nocturne, il prendra ces deux semaines « bonus » fin août, histoire de ne pas trop sécher la haute saison.

Le voici donc détendu, promenant sa poussette dans les jardins des arènes de Cimiez, avec sa compagne et leur bout de chou métissé. Mamadou est comblé. «Ça me permet de tisser le lien avec lui, d’être présent. Et ça me permet d’épauler la maman. » Au programme : balades en trio, bains, massages, couches et biberons de lait maternel. De quoi faire trois heureux.

« Pour le bébé, c’est cool, mais pour la maman, c’est vital ! » s’esclaffe Alissa. Son accoucheme­nt n’a pas été de tout repos. Et il a été suivi de dix jours d’isolement : la mère d’Alissa était positive à la Covid. « Heureuseme­nt que Mamadou était là, et qu’il est impliqué, salue la jeune maman de 31 ans. Cela me permet de mieux récupérer physiqueme­nt. »

Instants uniques

Cela permet à Mamadou, aussi de mieux investir ses habits tout neufs de papa. Ce congé prolongé « a réveillé en (lui) un côté qu’ (il) découvre. On est plus émotif. Il faut aussi se rendre compte qu’on est papa : la maman, elle, le porte depuis neuf mois ! Il n’existe rien d’aussi fort qu’une naissance. On délaisse tout pour ces moments, pour être avec son petit. » Dans les jardins de Cimiez, la lumière de fin de journée se faufile entre les feuilles des oliviers. Suspendu au sein d’Alissa, Maël promène son regard sur ses parents, au sourire complice. Mamadou salue le vote des députés qui lui offre ces instants uniques. Maël, lui, a déjà livré une petite leçon de vie : arriver en retard a parfois du bon.

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(Photo Eric Ottino) Mamadou et Alissa avec Maël, né le  juillet, profitent de l’été en famille dans les jardins des arènes de Cimiez.

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