Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le préfet de Région appelle à « relancer la constructi­on de logements sociaux » en Paca

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« Il faut relancer de façon très forte la constructi­on de logements », notamment sociaux, à Marseille comme ailleurs en Provence-Alpes-Côte d’Azur, plaide le préfet de Région, Christophe Mirmand.

Partagez-vous le cri d’alarme du maire de Marseille face au mal-logement ?

On a un climat de tension sur le logement et le logement social qui est paroxystiq­ue à Marseille. On a une situation difficile pour tous les ménages qui voudraient accéder au logement, y compris pour des salariés qui travaillen­t. La situation de mal-logement est chronique dans un parc social à la fois déséquilib­ré géographiq­uement, dégradé en termes de qualité et largement insuffisan­t par rapport à la demande. On voit une augmentati­on très substantie­lle du nombre de personnes prises en charge par l’État à l’hôtel. On était sur  à  personnes mises à l’abri par jour avant la crise sanitaire, on a largement dépassé en  les   à  , et aujourd’hui, on est à   personnes par jour, mais en ayant d’extrêmes difficulté­s pour organiser un parcours résidentie­l qui permettrai­t de passer de l’hôtel vers une résidence sociale et de la résidence sociale vers le logement. La situation est dégradée dans la ville mais aussi dans tout le départemen­t des Bouches-duRhône et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle tend à s’aggraver : à l’échelle de la région, on avait atteint   logements sociaux par an construits ou agréés en , or le chiffre est tombé à   en , et il ne se relèvera vraisembla­blement pas de façon significat­ive en . L’objectif fixé pour la région par la ministre est de   logements sociaux par an.

Pourquoi une telle baisse ?

Il y a un effet Covid, mais qui ne peut pas expliquer cette diminution. Nous sommes dans une région qui est moins favorable au logement social que d’autres en France.

Il y a aussi des éléments bloquants comme le coût du foncier ou les contrainte­s liées aux risques naturels. Et puis, on constate au niveau national une forme d’hésitation d’un certain nombre de maires, parce que les modèles auxquels aspirent nos concitoyen­s ne sont plus des modèles qui prévoient un développem­ent urbain, l’arrivée de nouveaux habitants. Il y a une réticence pour le logement social mais aussi pour la constructi­on neuve, parce que c’est une extension des zones urbanisées.

Faut-il faire plus et plus vite ? La Métropole n’a pas encore de Programme local d’habitat, l’outil clé pour définir une stratégie logement…

Il faut que le travail collectif entre tous les acteurs, mairie, Métropole, État, bailleurs sociaux etc. s’intensifie. Il faut tout mettre en oeuvre pour accélérer la mise en oeuvre d’un Programme local de l’habitat, il faut relancer de façon très forte la constructi­on de logements et de logements sociaux et veiller à un rééquilibr­age dans l’implantati­on de ces derniers. Si on ne travaille pas sur l’offre de logements, on sera confronté durant des semaines, des mois, des années à un phénomène qui ne fera que s’aggraver et qui sera de plus en plus difficile à régler.

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(Photo AFP) « Nous sommes dans une région moins favorable au logement social que d’autres en France », note Christophe Mirmand.

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