Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Du mobilier de Pierre Chareau aux enchères

Une soixantain­e de pièces de mobilier signées par le grand designer et architecte, provenant de la Maison de Verre à Paris, passeront sous le marteau en octobre à Paris.

- Grand hall de la Maison de Verre

C’est un véritable événement sur le marché de l’art. Le 7 octobre, la maison Christie’s dispersera un ensemble historique issu des collection­s d’Annie et Jean Dalsace, couple de mondains du XXe siècle férus d’art. La particular­ité de cette vacation : tous les meubles présentés, une soixantain­e en tout, sont signés Pierre Chareau, grand designer et architecte de l’entre-deux-guerres. Une rareté dans l’univers des enchères. La dernière vente d’une collection de Pierre Chareau remonte ainsi à 2008. Huit meubles avaient été cédés pour 1,1 millions d’euros. Surtout, ce mobilier d’avant-garde provient d’un édifice de légende : la très secrète Maison de Verre à Paris, construite par Chareau pour les époux Dalsace et véritable mythe de l’architectu­re du XXe siècle. C’est en 1918, qu’Annie et le docteur Jean Dalsace, alors jeune mariés, commandent l’aménagemen­t de leur premier appartemen­t du boulevard Saint-Germain à Pierre Chareau, marquant ainsi le véritable début de sa carrière et la naissance d’une amitié indéfectib­le. Pour ces esthètes, le designer crée des meubles en bois et métal aux mécanismes ciselés, dotés d’éléments mobiles. La collection des Dalsace s’enrichit au fil des années et est complétée par de nombreuses autres réalisatio­ns de Pierre Chareau, dont son chefd’oeuvre la Maison de Verre, un cube de verre avant-gardiste inauguré en 1932 dans le 7e arrondisse­ment parisien, et cachée de la vue des passants par une porte cochère. Dans ce vaste espace sophistiqu­é de 500 m2, les époux y invite souvent leurs amis artistes comme le compositeu­r Darius Milhaud, le comédien Gérard Philipe, ou encore le peintre Jean Lurçat. Au-delà du mobilier de Pierre Chareau, la collection présente également des oeuvres de Georges Braque, Giorgio de Chirico, Pablo Picasso ou bien Max Ernst, ainsi que des tapisserie­s de Jean Lurçat, témoignant de l’engagement artistique d’Annie et Jean Dalsace. L’ensemble des lots présentés est estimé entre 2,5 et 3,5 millions d’euros.

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