Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Jean-Robert Lombard passe du petit au grand écran

Solidement ancré au Pradet, le comédien Jean-Robert Lombard, connu pour incarner le Père Blaise dans Kaamelott, est heureux de reprendre le rôle au cinéma Je sais que je serai connu toute ma vie comme le Père Blaise...»

- PROPOS RECUEILLIS PAR P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

Son visage sévère et désabusé s’est invité des milliers de fois sur votre télé. Dans la multi-rediffusée série Kaamelott ,il interprète le Père Blaise. Un austère prêtre qui conseille avec plus ou moins de bonheur le roi Arthur. Cette « tête qui vous dit quelque chose » (et qui culmine tout de même à 1,97 m), vous avez cependant plus de chance de la croiser près de la rade qu’au fin fond du royaume de Bretagne. JeanRobert Lombard prend en effet plaisir à signaler que sa famille est au Pradet depuis 1680 (et à la Garonne depuis 1860) et que c’est ici qu’il a grandi. Cet été, il passe du petit au grand écran.

Comment va le Père Blaise dans le film Kaamelott ?

Déjà, il a un super costume ! On est plus sur l’univers Dune. Mais sérieuseme­nt, à la base, je ne devais pas être dans le premier film. La production m’a appelé au dernier moment. Au final, j’ai eu quatre jours de tournage. Et je ne dis que quelques phrases dans le film, mais on verra la suite…

Sans spoiler, on peut donc déjà dire que le Père Blaise sera de la suite de l’aventure ?

Normalemen­t, oui. Je n’ai pas lu le scénario de la suite, mais d’après ce qu’on comprend, il y aura une suite pour lui. Ce que je peux dire, c’est que le Père Blaise a pété un boulard. Il passe vraiment du côté des méchants !

Quelle impression ça donne de retrouver le rôle,  ans après avoir raccroché la robe de bure ?

C’était hyper agréable de reprendre parce que j’aime énormément la façon de travailler d’Astier. C’est synthétiqu­e et anglosaxon. Il sait ce qu’il veut… et en même temps il y a de l’impro. J’aime bien quand ça va vite. Ça empêche de se poser trop de questions et du coup, on est plus naturel. Moi je suis un acteur d’instinct.

Vous trouvez parfois qu’il vous colle trop à la peau ce rôle ?

Je sais bien que je suis connu pour ça et je serai connu toute ma vie comme le Père Blaise… sauf s’il y a autre chose qui me fait envisager autrement par le public. C’est mieux que d’être connu parce qu’on est un violeur de bébés ! Évidemment j’aimerais bien que ça se décante et que d’autres choses se fassent. Mais ce qui me fait plaisir, justement, c’est que, quand je suis sur une scène de théâtre, on ne voit plus le Père Blaise mais le personnage que j’interprète alors.

Vous comprenez pourquoi il y a un véritable culte autour de Kaamelott ?

Parce qu’il y a le talent d’Astier ! Sur ce coup-là

– et je sais que ce n’est pas systématiq­ue – le talent a payé. Avec Astier, j’y vais les yeux bandés. J’aime son écriture et la façon dont il travaille.

Quelle impression ça fait de voir la série rediffusée quasiment en permanence ?

Je ne sais pas, parce que ça fait  ans que je n’ai plus la télé. Et je peux d’ailleurs avouer qu’il y a de très nombreux épisodes, dont certains où je joue, que je n’ai pas vus.

Quel est votre meilleur souvenir du tournage du film ?

A Paris, je chante dans un groupe de jazz. Alors le grand moment pour moi, ça a été de rencontrer Sting. On a passé deux jours avec lui sur le tournage et à un moment je lui ai dit : « Tu sais, il n’y a pas que toi qui chantes ! » On a discuté un peu des reprises que je fais, et je lui dis que je reprends une de ses chansons : The secret marriage. Je lui ai alors demandé s’il serait d’accord pour chanter avec moi et il m’a dit OK. On a fait une petite vidéo où on chante ensemble dans sa loge ! A ce moment-là, j’ai huit ans et demi et je suis assis à côté du Père Noël !

Vous participez à la chaîne Youtube « J’suis pas content ». C’est important pour vous de s’engager dans le débat public ?

Oui, ça vient de mon éducation. Mon père, qui était horticulte­ur et viticulteu­r, est mort quand j’avais  ans à cause des produits toxiques qu’on lui faisait balancer dans les serres. J’en garde une colère. Et puis j’ai été élevé par une mère infirmière, donc portée vers l’autre et qui ne supportait pas l’injustice.

Elle m’a éduqué selon le principe qu’un homme vaut un homme et que si une loi est valable pour l’un, elle l’est pour l’autre. Donc je ne peux pas ne pas être politiquem­ent actif et engagé. Pour moi, toute personne qui vote est un citoyen politique. Ça m’a fait d’ailleurs très plaisir de voir que dans les rues de Toulon, il y avait autant de monde pour contester le pass sanitaire. J’étais dans la manif.

Justement, vous pensez que le succès annoncé du film est menacé par les nouvelles obligation­s dans les cinémas ?

Bien sûr. On ne va pas parler de film maudit, mais sa sortie a été reportée trois fois... et le jour où il est enfin à l’affiche, on nous impose le pass sanitaire. C’est dramatique et lamentable.

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Quels sont vos projets en attendant la suite de Kaamelott ?

L’an prochain, je vais jouer un Feydeau avec la compagnie du Cabinet de curiosités. On le montera au théâtre du Rocher. Ensuite, j’ai aussi enregistré un album de jazz qui va bientôt être présenté aux profession­nels.

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