Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une stèle à la mémoire de Catherine Santos

Du vent et du talent sur la place Martel-Esprit

- C. GO.

Le dévoilemen­t de la stèle a eu lieu dans l’intimité de la présence de la famille, du maire, de la députée Cécile Muschotti et du directeur départemen­tal de la Sécurité publique.

Le dimanche 28 juillet 2019, au giratoire de la Baume, Catherine Santos, une vacancière de 58 ans originaire de Vesoul, était la victime innocente d'une fusillade qui a fait trois morts (1). Elle laissait deux enfants, deux petits-enfants et son mari Philippe, lui aussi blessé lors de la fusillade.

Deux ans plus tard, c'est à leurs côtés que le maire Robert Bénéventi a souhaité honorer la mémoire de la disparue en érigeant une stèle à l'endroit même où elle a perdu la vie. Le dévoilemen­t de la stèle a eu lieu en présence de la famille, des élus du conseil municipal, de la députée Cécile Muschotti et de M. Porez, directeur départemen­tal de la Sécurité publique. Déposant une gerbe au nom du conseil municipal, le maire a rappelé les qualités humaines de Mme Santos, évoquant une femme « discrète, généreuse, bienveilla­nte, dynamique, passionnée par l'entreprise qu'elle avait créée. (...)

Catherine Santos avait réussi à concilier sa vie personnell­e et sa réussite profession­nelle, soutenue par son mari avec qui elle partageait un vrai projet de vie. Ensemble, ils nous avaient fait l'honneur de choisir Ollioules pour s'établir et passer, dans quelques années, une retraite heureuse et paisible. Un funeste destin a brisé ce rêve et les mots sont peu de chose pour dire la compassion que nous éprouvons pour son mari, ses enfants et ses proches ».

« Il était important pour notre ville de lui rendre un hommage respectueu­x de sa vie, avec une stèle mise en place sur les lieux mêmes de la tragédie », a conclu le maire. Sur la stèle, on peut voir un dessin symbole de paix, et lire le texte suivant : «Ala mémoire de Catherine Santos. Rien ne peut justifier la mort d'une victime innocente. N'oublions jamais le 28 juillet 2019 ».

1. Deux hommes, connus des services de police pour des affaires de stupéfiant­s, avaient également trouvé la mort.

Hier matin, sur la place MartelEspr­it, avait lieu le second marché des créateurs, organisé par l’associatio­n Plurielle 83. Pour l’occasion une dizaine d’artisans varois sont venus présenter leurs créations, malgré le vent fort. Parmi les stands qui auront marqué les esprits des visiteurs (locaux et estivants), il y a celui de Maurice Ellena. Rencontre. Maurice est un homme d’une grande dextérité. S’il a commencé sa carrière dans les années 60 en tant que boulanger ; il s’est ensuite rendu sur les chantiers navals de la ville pour offrir sa sueur et son labeur. Il raconte : «À l’époque, il fallait avoir “le gàubi” (Ndrl : avoir du savoir-faire, être manuel en Provençal). Lorsque j’étais enfant, je voyais mon père réaliser tout ce qu’il voulait avec ses mains. Les aînés de la Provence étaient ainsi faits : avec un peu de bois et une ficelle, ils savaient améliorer le quotidien et construire des choses vraiment remarquabl­es. »

« Je m’amuse à réaliser ces petites bricoles »

Sur l’étal de Maurice, des saladiers, des poignées de portes, un montant de lit, des couverts. Il reprend : « Une fois à la retraite, un ami m’a montré ce qu’on pouvait faire avec trois fois rien, et je me suis pris au jeu. Je m’étais acheté un tour à bois premier prix pour m’exercer, mais je n’arrivais pas à un beau résultat. Et un matin, ma fille m’a offert ce bel outil qui me suit partout à présent. J’ai un petit morceau de terre à Pignan, et je vais ramasser mon bois là-bas. Après je m’amuse à réaliser ces petites bricoles. J’ai pris du temps pour créer chacune de ces choses, ce sont toutes

Maurice Ellena réalise ses créations à l’aide d’un tour à bois que lui a offert sa fille.

des pièces uniques. »

Sur le marché des créateurs, Maurice apprécie l’échange avec les visiteurs. « Ils aiment beaucoup les niches à oiseaux que je fabrique. La plupart ont besoin de toucher ce qu’il y a sur le stand. Ils veulent sentir le contact du bois sur leur peau presque instinctiv­ement. Je crois qu’il y a une véritable envie de retour à la nature en ces temps particulie­rs. »

Pour rencontrer Maurice, rendez-vous sur le prochain marché de l’associatio­n Plurielle8­3.

Des petits personnage­s de bois, des ustensiles de cuisine, des objets du quotidien... L’artisan provençal a une imaginatio­n débordante.

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(Photos C. G.)
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