BLANC, ROUGE DE PLAISIR
Recruté à Brive cet été, Julien Blanc découvre un nouveau monde au RCT. Le demi de mêlée compte vite s’adapter, d’autant qu’il devrait démarrer la saison dans la peau d’un titulaire.
RUGBY. Julien Blanc vit ses premières heures toulonnaises avec bonheur. Le demi de mêlée, transfuge de Brive, a hâte de découvrir ses partenaires. Et un stade Mayol plein. Avec la blessure de Baptiste Serin, cela pourrait être comme titulaire.
Un bleu. En rouge et noir, tout du moins. À 28 ans, Julien Blanc, transfuge de Brive, n’est pas le plus connu des demis de mêlée, mais il a déjà quelques belles années de rugby derrière lui. Un sport qui lui procure toujours autant de plaisir. Mot qu’il répète quand il évoque son métier, mais surtout Toulon, son nouveau port d’attache avec sa femme. « On est déjà amoureux de la région », glisse le natif de Paris, tout autant sous le charme du RCT Campus. Où il a délivré ses premiers mots depuis son arrivée. Limpide et souriant.
Le dernier « vrai » Parisien à avoir réussi au RCT, c’était Mathieu Bastareaud...
C’est un joueur qui a fait le triplé en coupe d’Europe. Une personne importante du rugby français... Je ne le connais que de loin, mais si ça peut m’apporter de la réussite qu’on soit tous les deux parisiens, je lui dirai merci ! Quand on est parisien, il faut se faire une place ici : il y a des a priori ,non (rires) ?
Pourquoi le choix de Toulon ?
Mon choix a été assez simple. Quand un club aussi prestigieux vous veut, ça ne laisse pas indifférent. C’était une belle opportunité et je suis très heureux d’avoir rejoint le RCT. C’est un très grand club, qui a un gros passé mais qui a, surtout, de l’avenir. J’espère en faire partie.
Les contacts remontent à décembre. Comment s’est faite votre signature ?
Il y a eu une ou deux discussions avec Patrice Collazo et on s’est vite mis d’accord. Il y avait un intérêt de sa part et du RCT, et comme j’avais très envie de venir, je n’ai pas longtemps hésité. Mais on a laissé la saison suivre son cours, car les contrats ne se signent qu’en juin. Dans tous les cas, j’ai fini la saison en ayant % la tête à Brive.
Comment vous définiriez-vous comme demi de mêlée ?
J’aime bien mettre de la vitesse, j’aime bien franchir, j’aime bien faire jouer... J’essaie d’être le plus complet possible. Et d’être le meilleur sur l’alternance entre le jeu au pied et à la main, pour bien faire jouer le paquet d’avants et bien trouver ma ligne de troisquarts. Pour cela, il faut aussi avoir une bonne relation avec le numéro . Nos deux postes sont liés sur le terrain, on doit trouver une complicité et des automatismes, ça doit être huilé pour bien faire jouer l’équipe, alterner les temps forts et les temps faibles.
C’est justement le but de la prépa...
C’est ça. Bon, Louis (Carbonel) n’est pas encore là. Mais c’est intéressant de commencer à évoluer avec Anthony (Belleau), un joueur très important à Toulon, de trouver nos marques, de voir sa position sur le terrain, son regard, sa voix et essayer
tout de suite de sentir les choses. Il y a aussi Matthieu Smaïli. Ça me fait plaisir de leur donner des bons ballons.
Les nouvelles règles, c’est quelque chose à apprivoiser aussi ?
Il va falloir s’adapter et évidemment, ça doit être une arme à la reprise. On ne les a pas encore travaillées, mais je sais qu’on va y venir. Là, on est encore dans une phase de développement au niveau physique : le cardio, la course...
Vous arrivez sur un poste promis à Baptiste Serin. Quelle image avez-vous de lui ?
Je crois qu’on le connaît tous ! C’est un des meilleurs , qui joue en équipe de France, très complet, qui sait faire beaucoup de choses. Je suis heureux d’arriver dans un club où il est là. Il nous a très bien accueillis, les nouveaux. On ne s’est croisés qu’une fois l’année dernière, et ça ne s’était pas très bien passé pour nous (Toulon-Brive : -).
Sa blessure devrait vous permettre de débuter la saison comme titulaire. Comment l’appréhendez-vous ?
La concurrence est importante dans tous les clubs, à tous les niveaux. Baptiste est un très bon joueur, mais il y en a d’autres présents à ce poste. Ce sera au staff de faire son choix. À partir du moment où [les entraîneurs] font appel à moi, il faudra que je sois performant et que je leur rende leur confiance. L’objectif, c’est de bien m’intégrer dans le groupe, de donner satisfaction au staff et au reste de l’équipe ! Je vais essayer d’apporter une plus-value au groupe sur le plan sportif et humain. J’ai vraiment hâte que la saison démarre.
Quels sont vos objectifs ?
Le RCT est un club qui a envie de titres et qui veut déjà retrouver les phases finales. Ce sera un objectif prioritaire sur le plan collectif. On sait que le Top est très, très dur. Il faudra faire un bon début de championnat, être conquérants et très solidaires. Et espérer que ça sera l’année du RCT.
Le fait de jouer au RCT vous offre plus de visibilité pour les Bleus. C’est dans un coin de votre tête ?
Je n’ai jamais été appelé, et il y a énormément de bons demis de mêlée en France... Il ne faut jamais dire jamais, mais dans un premier temps, je viens à Toulon pour être le plus performant possible sur le terrain. C’est le plus important. En tout cas, ce sera aussi très intéressant de rencontrer les internationaux, qui arrivent plus tard.
Comme Jiuta Wainiqolo, récent champion olympique à VII ?
Bravo à lui ! Les joueurs fidjiens sont les rois du VII. Il risque d’apporter une grosse plus-value à l’équipe. Je ne le connaissais pas mais j’ai vu son exploit en finale. Magnifique essai !
‘‘ Le RCT est un très grand club, qui a un gros passé, mais qui a surtout de l’avenir.”
Parole de connaisseur, puisque vous avez été international à VII. Vous espérez le redevenir ?
J’ai eu la chance de faire une belle tournée en avec l’équipe de France, ça m’avait fait du bien à l’époque (il jouait peu à Pau). Le VII, c’est une discipline que j’adore et qui me correspond bien. Je regarde d’un coin de l’oeil tous les tournois. La porte n’est pas fermée pour y retourner, mais là, la priorité, c’est Toulon.
En Top , que retenez-vous : les maintiens avec Brive ou votre doublé contre Toulouse ?
Aujourd’hui, c’est déjà une chance d’être un joueur de Top . Ce que je retiens, c’est quand les stades étaient pleins. C’est quand même une émotion magique. J’ai d’ailleurs hâte de découvrir Mayol – c’est l’une des meilleures ambiances avec des supporters passionnés – surtout avec le maillot de Toulon. J’y ai joué une seule fois, l’année dernière, il était vide à cause du Covid.