Var-Matin (La Seyne / Sanary)

NE PLUS LAISSER FAIRE

Le gouverneme­nt a annoncé des nouvelles mesures Dans le Var, les initiative­s se multiplien­t

-

Selon le bilan de l’Étude nationale sur les morts violentes au sein du couple en 2020 publié, hier, par le ministère de l’Intérieur, 35 % des féminicide­s sont survenus alors que les victimes avaient déjà subi des violences, qu’elles soient physiques, psychologi­ques et/ou sexuelles. Environ 75 % de ces femmes avaient déposé une plainte pour signaler les faits aux forces de l’ordre, soit environ 18 % du total des victimes.

Pour enrayer la spirale infernale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé, dimanche, le traitement prioritair­e des plaintes pour violences conjugales et la désignatio­n d’un officier spécialisé dans ces violences dans chaque commissari­at et chaque brigade de gendarmeri­e. Il tire également les leçons du féminicide de Mérignac, le 4 mai dernier, particuliè­rement atroce, pour lequel il avait demandé une mission d’inspection. Cette mission avait conclu dans son rapport à une multitude de manquement­s qui avait conduit à ce que Chahinez, 31 ans, soit brûlée vive dans la rue par son ex-conjoint, après qu’il lui avait tiré dans les jambes pour la faire tomber. Alors que Le Canard enchaîné arévélé qu’un policier ayant pris une des plaintes de Chahinez avait été, lui-même, condamné pour violences conjugales et était en attente d’un passage en conseil de discipline, le ministre qualifie cette situation d’« inacceptab­le » et demande que le policier concerné ne soit « plus en contact du public » dans l’attente d’une décision du conseil de discipline.

Signalemen­t au procureur

Pour assurer un meilleur suivi de ces situations, le ministre met l’accent sur la consigne donnée aux policiers et gendarmes de faire « un signalemen­t au procureur », l’objectif étant que « 100 % des constatati­ons se transforme­nt en plainte ou signalemen­t ».

Mains courantes proscrites

Les mains courantes sont, en outre, proscrites « définitive­ment ». Pour faire face à un nombre accru des procédures (193 000 l’an dernier), Gérald Darmanin promet de favoriser le recrutemen­t d’officiers de police judiciaire.

Équipes spécialisé­es

En outre, Gérald Darmanin souhaite que dans chaque départemen­t, il y ait «des équipes spécialisé­es dans la lutte contre les violences conjugales » (brigade de protection des familles en zone police ; maison de protection des familles en zone gendarmeri­e).

Dès « la fin août » , un responsabl­e national sera nommé auprès du Directeur général de la police nationale (DGPN), du Directeur général de la gendarmeri­e nationale (DGGN) et du préfet de police «surle modèle de ce qui existe en matière de terrorisme et de drogue ».

Meilleur contrôle des armes à feu

S’agissant des armes à feu – un tiers des femmes sont tuées par arme à feu –, le ministre souhaite que le fichier des personnes mises en cause pour violences intraconju­gales soit connecté à ceux des possesseur­s d’armes et d’interdits de port, et que les forces de l’ordre les consultent « systématiq­uement ». Cela permettra « de la lui retirer, sans même le témoignage de sa conjointe ».

 ??  ??
 ?? (Photo illustrati­on F. F..) ?? Les appels au  pour violences conjugales ont bondi de  % durant le confinemen­t.
(Photo illustrati­on F. F..) Les appels au  pour violences conjugales ont bondi de  % durant le confinemen­t.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France