Pétrolier attaqué : Israël, États-Unis et Grande-Bretagne vent debout contre l’Iran
L’Iran a averti hier qu’il riposterait à tout « aventurisme » après les menaces d’Israël et des États-Unis de répliquer à une attaque meurtrière contre un pétrolier attribuée à Téhéran, dernier rebondissement en date dans cette affaire.
Les autorités iraniennes ont en effet démenti dimanche tout lien avec l’attaque survenue jeudi en mer d’Oman contre le pétrolier Mercer Street, géré par la société du milliardaire israélien Eyal Ofer et cible selon Washington de « drones explosifs ». Ces nouvelles fortes tensions surviennent à la veille de l’entrée en fonction du nouveau président en Iran, l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi qui succède au modéré Hassan Rohani.
L’attaque contre le pétrolier n’a pas été revendiquée et a fait deux morts : un Britannique employé par la société de sécurité Ambrey, et un membre d’équipage roumain, selon l’armateur Zodiac Maritime.
« Réplique appropriée »
Tout comme Israël, le secrétaire d’État Antony Blinken a affirmé que les États-Unis étaient « certains que l’Iran a mené l’attaque », ajoutant «se concerter avec les gouvernements dans la région et audelà pour une réplique appropriée et imminente ».
Hier, le Premier ministre britannique Boris Johnson a averti que l’Iran devrait « faire face aux conséquences de ce qu’il a fait », évoquant « une attaque inacceptable et scandaleuse contre un navire commercial » dans laquelle « un citoyen britannique est mort ».
« La République islamique d’Iran n’hésitera pas à protéger sa sécurité et ses intérêts nationaux », a averti le porteparole des Affaires étrangères iraniennes Saïd Khatibzadeh dans un communiqué. Elle « répondra immédiatement et de manière décisive à tout aventurisme », a-t-il dit. Depuis des années, Israël et l’Iran s’affrontent directement ou indirectement au Liban, en Syrie, en Irak et dans la bande de Gaza palestinienne. Mais ces derniers mois, cette rivalité s’est transposée en mer avec l’émergence d’une mystérieuse série de sabotages et d’attaques.
Affrontements indirects
En mars, le Wall Street Journal a rapporté, citant des responsables américains et du Moyen-Orient, qu’Israël avait ciblé depuis fin 2019, principalement avec des mines sous-marines, au moins une dizaine de navires faisant route vers la Syrie et transportant, dans la plupart des cas, du pétrole iranien.