Aït Saïd, cruelle 4e place
L’Antibois, blessé au biceps gauche il y a trois jours à l’entraînement, a donné tout ce qu’il a pu mais cela n’a pas suffi pour décrocher la médaille. Le Chinois Liu Yang a remporté l’or.
Le Chinois Liu Yang a remporté hier haut la main la finale des anneaux aux JO de Tokyo devant son compatriote You Hao et le tenant du titre le Grec Eleftherios Petrounias, laissant le gymnaste antibois Samir Aït Saïd au pied du podium. Le porte-drapeau de l’équipe de France lors de la cérémonie d’ouverture, qui visait une médaille, n’a pas pu défendre ses chances à 100 %. Durant tout l’échauffement, le Français s’était fait masser son biceps gauche qui portait un imposant bandage. Il a révélé après sa finale qu’il s’était blessé à l’entraînement la semaine dernière. Les premiers examens ont détecté une désinsertion. Dans la soirée à Tokyo, après la finale, une double déchirure du court biceps était finalement diagnostiquée. « C’est dur, tout le travail depuis cinq ans n’a pas payé », a réagi Aït Saïd à chaud au micro de France Télévision. « Il y a trois jours, j’ai entendu un clac dans mon biceps, j’ai lâché les anneaux direct », a-t-il déclaré. « J’ai arrêté pendant trois jours de m’entraîner. Mais là, ce matin (hier), dans la salle d’à côté, je n’ai pas réussi à m’entraîner. Mes coachs m’ont demandé si je voulais m’arrêter. Non, déclarer forfait, ce n’était pas possible dans ma tête. J’ai fait avec la douleur ».
« J’avais fait une promesse », a-t-il lâché, la voix étranglée par l’émotion. Une promesse de médaille à son papa, Smaïn, disparu en 2019... « Aucune excuse, quatrième cela ne me va pas, croyez-moi qu’à Paris cela ne sera pas pareil », a-t-il dit les yeux rougis, promettant ainsi de revenir pour Paris-2024. Samir Aït Saïd, 31 ans, avait été victime d’une double fracture tibia péroné à la réception d’un saut en qualification lors des JO-2016 de Rio. Son retour au plus haut niveau (médaillé de bronze au Mondial 2019) avait forcé l’admiration de tous. Mais la malédiction a donc encore rattrapé l’Antibois, lui qui avait déjà dû manquer Londres 2012 en raison d’une blessure. Liu Yang, qui fait partie de ses principaux adversaires depuis plusieurs années, offre sa première médaille d’or à la Chine dans les épreuves de gymnastique, et finit loin devant avec une note très relevée de 15,500 points.
« Un jour, ça sourira »
« Honnêtement, j’ai eu très mal durant le mouvement, notamment sur la croix de fer. C’est déjà bien que le biceps n’ait pas lâché », a expliqué Aït Saïd quelques heures après la finale. » Si je peux véhiculer une valeur, c’est qu’il ne faut jamais abandonner. Un jour, ça sourira. J’irai chercher cette médaille à Paris 2024, je vous le promets ».