Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Aït Saïd, cruelle 4e place

L’Antibois, blessé au biceps gauche il y a trois jours à l’entraîneme­nt, a donné tout ce qu’il a pu mais cela n’a pas suffi pour décrocher la médaille. Le Chinois Liu Yang a remporté l’or.

- FRANÇOIS PATURLE

Le Chinois Liu Yang a remporté hier haut la main la finale des anneaux aux JO de Tokyo devant son compatriot­e You Hao et le tenant du titre le Grec Eleftherio­s Petrounias, laissant le gymnaste antibois Samir Aït Saïd au pied du podium. Le porte-drapeau de l’équipe de France lors de la cérémonie d’ouverture, qui visait une médaille, n’a pas pu défendre ses chances à 100 %. Durant tout l’échauffeme­nt, le Français s’était fait masser son biceps gauche qui portait un imposant bandage. Il a révélé après sa finale qu’il s’était blessé à l’entraîneme­nt la semaine dernière. Les premiers examens ont détecté une désinserti­on. Dans la soirée à Tokyo, après la finale, une double déchirure du court biceps était finalement diagnostiq­uée. « C’est dur, tout le travail depuis cinq ans n’a pas payé », a réagi Aït Saïd à chaud au micro de France Télévision. « Il y a trois jours, j’ai entendu un clac dans mon biceps, j’ai lâché les anneaux direct », a-t-il déclaré. « J’ai arrêté pendant trois jours de m’entraîner. Mais là, ce matin (hier), dans la salle d’à côté, je n’ai pas réussi à m’entraîner. Mes coachs m’ont demandé si je voulais m’arrêter. Non, déclarer forfait, ce n’était pas possible dans ma tête. J’ai fait avec la douleur ».

« J’avais fait une promesse », a-t-il lâché, la voix étranglée par l’émotion. Une promesse de médaille à son papa, Smaïn, disparu en 2019... « Aucune excuse, quatrième cela ne me va pas, croyez-moi qu’à Paris cela ne sera pas pareil », a-t-il dit les yeux rougis, promettant ainsi de revenir pour Paris-2024. Samir Aït Saïd, 31 ans, avait été victime d’une double fracture tibia péroné à la réception d’un saut en qualificat­ion lors des JO-2016 de Rio. Son retour au plus haut niveau (médaillé de bronze au Mondial 2019) avait forcé l’admiration de tous. Mais la malédictio­n a donc encore rattrapé l’Antibois, lui qui avait déjà dû manquer Londres 2012 en raison d’une blessure. Liu Yang, qui fait partie de ses principaux adversaire­s depuis plusieurs années, offre sa première médaille d’or à la Chine dans les épreuves de gymnastiqu­e, et finit loin devant avec une note très relevée de 15,500 points.

« Un jour, ça sourira »

« Honnêtemen­t, j’ai eu très mal durant le mouvement, notamment sur la croix de fer. C’est déjà bien que le biceps n’ait pas lâché », a expliqué Aït Saïd quelques heures après la finale. » Si je peux véhiculer une valeur, c’est qu’il ne faut jamais abandonner. Un jour, ça sourira. J’irai chercher cette médaille à Paris 2024, je vous le promets ».

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(Photos Sébastien Botella) La malédictio­n n’a pas lâché l’Antibois (ici avec son entraîneur Rodolphe Bouché), victime d’une lésion au biceps. Aït Saïd a refusé le forfait et termine au pied du podium.

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