Var-Matin (La Seyne / Sanary)

PASS PARTOUT L’extension du pass sanitaire validée, l’isolement censuré Hôpitaux, restos bars... concernés dès lundi

Le Conseil constituti­onnel a validé hier l’extension du pass sanitaire et l’obligation de la vaccinatio­n pour les soignants. En revanche, il a censuré la mesure qui prévoit l’isolement obligatoir­e des malades. Voici ce qui vous attend dès lundi.

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Le Conseil constituti­onnel a validé partiellem­ent le projet de loi sanitaire, voté le 25 juillet par le Parlement. L’institutio­n qui veille au respect de la Constituti­on avait été saisie par plusieurs élus ainsi que par le Premier ministre Jean Castex.

La vaccinatio­n pour les soignants

« Le législateu­r a poursuivi l’objectif de valeur constituti­onnelle de protection de la santé », notent les Sages. Sont concernées toutes les personnes employées dans des établissem­ents, centres et maisons de santé. Même chose pour les personnes qui travaillen­t dans des établissem­ents et services sociaux et médico-sociaux ou dans les résidences de personnes âgées. Cette obligation doit entrer en vigueur le 15 septembre.

L’isolement obligatoir­e pour les malades

Les juges constituti­onnels ont estimé que l’isolement obligatoir­e des malades de 10 jours n’était ni « nécessaire, adapté et proportion­né », car constituan­t une mesure privative de liberté « sans décision individuel­le fondée sur une appréciati­on de l’autorité administra­tive ou judiciaire ». Le projet de loi prévoyait un isolement obligatoir­e de 10 jours pour toute personne testée positive à la Covid-19, sauf entre 10 h et 12 h ou en cas d’urgence. Pour les sages, cela « constitue une privation de liberté ».

L’extension du pass sanitaire

Le pass sanitaire pourra donc bien être appliqué dans les bars et les restaurant­s au nom d’une « conciliati­on équilibrée » entre les exigences de protection de la santé et des libertés individuel­les. Les terrasses seront aussi concernées.

Le Conseil constituti­onnel n’a rien trouvé à redire non plus quant à son applicatio­n dans les TGV, les avions et les cars long-trajet. À partir de lundi, il devra être demandé dans ces lieux à toute personne de 12 ans et plus.

Le pass sanitaire dans les hôpitaux

Les visiteurs ou les patients non urgents devront bien se munir d’un pass sanitaire pour aller dans un établissem­ent de soin ou dans une maison de retraite tant que cela ne fait pas « obstacle à l’accès aux soins », a tranché le Conseil.

Le pass sanitaire dans certains centres commerciau­x

Les Sages ont également validé l’extension du pass sanitaire à certains centres commerciau­x « au-delà d’un certain seuil défini par décret » et si «la gravité des risques de contaminat­ion » à l’échelle d’un départemen­t le justifie. Le préfet d’un départemen­t pourra ainsi mettre en place le pass dans les grands magasins et centres commerciau­x tout en garantissa­nt « l’accès des personnes aux biens et services de première nécessité, ainsi qu’aux moyens de transport accessible­s dans l’enceinte de ces magasins et centres », selon la loi adoptée.

La rupture d’un CDD pour non-respect du pass sanitaire

Le Conseil a censuré les dispositio­ns prévoyant qu’un CDD ou contrat d’intérim puisse être rompu avant son terme par l’employeur faute de pass sanitaire, validant en revanche la procédure de suspension du contrat de travail sans rémunérati­on pour les CDI et CDD.

« En prévoyant que le défaut de présentati­on d’un pass sanitaire constitue une cause de rupture anticipée des seuls contrats à durée déterminée ou de mission, le législateu­r a institué une différence de traitement entre les salariés selon la nature de leurs contrats de travail qui est sans lien avec l’objectif poursuivi » , a-t-il indiqué.

Les sanctions pour les exploitant­s qui ne contrôlent le pass sanitaire

Le projet de loi prévoit que l’exploitant d’un lieu ou d’un établissem­ent qui ne contrôle pas le pass sanitaire puisse être sanctionné d’une fermeture administra­tive. Si ce manquement est répété trois fois dans une période de 45 jours, l’exploitant risque un an de prison et 9 000 euros d’amende.

Le Conseil constituti­onnel a jugé qu’« au regard de la nature du comporteme­nt réprimé, les peines instituées ne sont pas manifestem­ent disproport­ionnées ».

L’état d’urgence prolongé dans certains territoire­s d’Outre-mer

Alors que l’état d’urgence a été prolongé à La Réunion, en Martinique, en Guadeloupe, et à Saint-Martin et Barthélémy, le Conseil constituti­onnel a estimé que le législateu­r n’a pas méconnu la Constituti­on, validant ainsi ces décisions.

Des pompiers en grève dès lundi

Pour protester contre ce projet de loi et en particulie­r contre l’obligation vaccinale, la FA/SPP-PATS, l’un des principaux syndicats de pompiers, a déposé un préavis de grève nationale illimitée à compter de lundi.

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