Deux cambrioleurs moldaves sévissent sur la côte varoise
Le duo, dont l’un fiché S, ont été condamnés pour une tentative de cambriolage à Bandol. Ils sont également poursuivis pour un homejacking à Saint-Raphaël.
La rapidité avec laquelle les policiers du commissariat de Sanary sont intervenus a été soulignée à l’audience du tribunal correctionnel, ce lundi à Toulon. Cette fois, les deux prévenus n’ont pas eu le temps de mettre leur projet à exécution.
Dans l’après-midi du 7 juillet, à Bandol, le duo avait été remarqué par un ouvrier qui travaillait à proximité d’une maison inoccupée. « Là ce n’est pas les “voisins vigilants”, c’est “chantier vigilant” » , a ironisé Marie-Laure Arnouilh, présidente de l’audience. Débusqués dans le jardin de la propriété ciblée, les malfaiteurs étaient en possession d’un tournevis, de gants en latex – pour faire barrière au Covid-19, s’est défendu l’un des protagonistes – et de deux pistolets d’alarme.
« Une menace pour la sécurité »
Les deux ressortissants moldaves semblent avoir écumé une partie de l’Europe occidentale avant de jeter leur dévolu sur la côte varoise. « On a pris le train à Paris... » L’un était inconnu des services, mais condamné à neuf ans de prison en Moldavie pour une bagarre qui a mal tourné (un mort). « Avec un casier judiciaire vierge en France, vous devez le considérer comme un primo-délinquant » ,a argué son avocat, Me Morgan Daudé-Maginot. L’autre en revanche a déjà sévi en France. Eugeniu Grasun, 25 ans, est même visé, depuis le 6 février 2020, par un arrêté ministériel d’interdiction
Les malfaiteurs, qui se déplaçaient en train, ont été interpellés en flagrant délit à Bandol après avoir sévi à Saint-Raphaël.
du territoire, estimant que ce Moldave constitue « une menace grave pour l’ordre public et la sécurité ».
Lors d’un séjour en prison dans les Bouches-du-Rhône, il aurait manifesté son soutien au terrorisme islamiste via des publications sur Facebook, et en menaçant un surveillant pénitentiaire.
« Une équipe de bras cassés »
Dans son smartphone, les policiers n’ont pas trouvé de propagande djihadiste mais des preuves de son implication présumée dans un homejacking à Saint-Raphaël (pour lequel le duo fera l’objet de poursuites ultérieurement).
« Ils voulaient dans un premier temps squatter, et repartir avec des objets, de l’argent volés », selon son avocate, Me Cécile Lagier, faisant le portrait d’une « équipe de bras cassés » alors que le procureur JeanBaptiste Sirvente avait requis six ans de prison à l’encontre de son client. Eugeniu Grasun a été condamné à quatre ans de prison ferme, son complice à dix-huit mois. Le tribunal a également prononcé à leur égard une interdiction définitive de territoire.