Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Des coraux rouges implantés au Port Hercule de Monaco

À 40 mètres de profondeur, le Centre scientifiq­ue de Monaco a installé six grottes en béton peuplées de coraux. Une expérience pour mieux comprendre les mécanismes de croissance.

- JOELLE DEVIRAS

Il a le soutien financier de Chanel et veut comprendre les mécanismes de croissance et de développem­ent du corail rouge pour peut-être repeupler à terme les fonds sous-marins. Le Centre Scientifiq­ue de Monaco a installé le 14 juillet dernier, au pied du solarium du Port Hercule, six grottes – sorte de caisson en béton habituelle­ment utilisé dans le secteur du bâtiment et des travaux publics – dans lesquelles sont implantés des coraux mâles et femelles.

« Un projet ambitieux »

Il y a trente ans, une expérience similaire avait été tentée au niveau du tombant de l’hôtel Fairmont, mais elle fut abandonnée faute de moyens, mais aussi en raison du réchauffem­ent de l’eau de mer et des sédiments qui s’étaient accumulés avec les travaux alentour. Aujourd’hui, Denis Allemand, directeur scientifiq­ue, et son équipe veulent mener leurs recherches jusqu’au bout. « C’est une expérience qui rentre dans le cadre d’un projet ambitieux. Le but est de mettre en place des cultures de coraux et participer peut-être un jour au repeupleme­nt de tombants dégradés. »

Mais avant cette dernière phase qui s’inscrit dans un projet environnem­ental, il s’agit de mener à bien la culture du corail pour comprendre comment l’organisme développe son squelette et quelle relation l’animal a avec le microbiote.

À  mètres de profondeur

Plongeur et chargé de recherche dans l’équipe d’éco-physiologi­e, Eric Béraud fait partie de l’équipe qui a installé les coraux et leur grotte à quarante mètres de profondeur.

« Les coraux ont été prélevés dans la rade de Villefranc­he par des corailleur­s profession­nels. Cinquante-quatre coraux ont été implantés le mois dernier car c’est la période de la ponte. »

Dans chaque grotte, les

Denis Allemand, directeur scientifiq­ue du Centre scientifiq­ue de Monaco, et Eric Béraud, chargé de recherche dans l’équipe d’éco-physiologi­e, analysent l’évolution des coraux.

scientifiq­ues ont installé un nombre différent de mâles et de femelles pour ainsi mesurer le meilleur ratio. Tous les quinze jours, des scientifiq­ues du Centre scientifiq­ue de Monaco vont plonger durant une quarantain­e de minutes pour parachever l’installati­on sousmarine et faire leurs premières observatio­ns.

« Le 30 juillet, nous avons constaté qu’une colonie était recouverte de sédiments, explique Eric Béraud. Nous nous sommes demandé si elle n’était pas morte… » Après le stress de cette implantati­on de Villefranc­he à Monaco, via le Centre scientifiq­ue, les coraux, animaux si particulie­rs qu’ils ne connaissen­t pas de processus de vieillisse­ment (les plus vieux connus ont plusieurs milliers d’années !), doivent trouver un milieu de vie paisible et prospère.

Un chercheur implante le corail rouge à  mètres de profondeur au pied du solarium du Port Hercule. Colonies de corail rouge en quarantain­e au laboratoir­e avant de trouver leur place définitive dans les eaux monégasque­s.

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(Photo M. Boussion - Centre Scientifiq­ue de Monaco) Un chercheur installe les colonies de corail rouge dans une des grottes artificiel­les.
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(Photo Dylan Meiffret)
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(Photo M. Boussion - Centre Scientifiq­ue de Monaco)
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