Brésil : Bolsonaro sous pression judiciaire
L’étau judiciaire se resserre autour du président brésilien Jair Bolsonaro. Le début de semaine a été agité, avec l’annonce de l’ouverture de deux enquêtes contre lui par les plus hautes instances judiciaires du pays. Lundi, le Tribunal Supérieur électoral (TSE) a lâché une première bombe : les allégations constantes de Jair Bolsonaro contre le système de vote électronique l’exposent à des poursuites pour « abus de pouvoir politique et économique ». Si l’enquête prouve que des délits ont été commis avant son élection, en 2018, son mandat pourrait être annulé – une option toutefois jugée peu probable. Il pourrait en revanche être déclaré inéligible.
Popularité au plus bas
Mercredi, c’est un juge de la Cour suprême qui a ordonné l’ouverture d’une autre enquête contre le président, pour dissémination de fausses informations sur les urnes électroniques. Cette affaire pourrait lui coûter son mandat, mais deux facteurs rendent sa destitution improbable. Pour que la procédure aboutisse, il faut d’abord que le chef de l’État soit mis en accusation par le procureur-général Augusto Aras, qui est justement un proche allié de Jair Bolsonaro. Et même si cette étape est franchie, l’ouverture d’un procès doit être validée par les deux tiers de la Chambre des députés, option aussi très peu probable, du moins à l’heure actuelle. Sa réélection est en tout cas loin d’être assurée : sa popularité est au plus bas – notamment en raison de sa gestion chaotique de la crise sanitaire – et les derniers sondages le donnent largement perdant face à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva au scrutin de 2022.