Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« La loi va plutôt dans la bonne direction »

Éleveuse dans le Var, Nicole Petit regarde d’un bon oeil ces changement­s. Pour elle, cette loi « contribuer­a à éliminer ceux qui font n’importe quoi ». Car « les chiens ne sont pas des jouets ! »

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

Éleveuse de chiens depuis 1981, installée à Rocbaron depuis 2014, Nicole Petit n’a jamais été inquiète pour son activité. Elle accueille même plutôt favorablem­ent la loi « historique » sur la cause animale, dont le texte définitif devrait être voté mi-novembre. « Que ce soit sur la vente d’animaux en ligne ou dans les animalerie­s, la loi va dans la bonne direction », déclare l’éleveuse varoise. Et d’expliquer son sentiment : « Derrière les petites annonces animalière­s publiées sur Le Bon Coin, même lorsqu’il est écrit “À donner”, se cache souvent de la vente sauvage. Pour nous, éleveurs profession­nels, qui avons des normes à respecter, recevons régulièrem­ent la visite à l’improviste des services vétérinair­es de la Direction départemen­tale de la protection des population­s, payons la TVA et les cotisation­s à la MSA, la régulation à venir sur les ventes en ligne est une bonne chose. Ça contribuer­a à éliminer ceux qui font n’importe quoi. Quant à l’interdicti­on de proposer des chiens et des chats dans les animalerie­s, même s’il faudra pour cela attendre 2024, ça va mettre un coup de frein à l’achat impulsif d’animaux ».

« Ils doivent venir chercher leur chiot »

Pas de risque que ça arrive chez Nicole Petit. L’éleveuse varoise qui, entre les yorkshires, les bichons maltais, les shihtzu, les carlins et les mastiffs anglais, vend une centaine de chiots par an, est en quelque sorte adepte du circuit court. « Nos chiens naissent ici. Ce sont nos bébés dont on s’occupe 24 heures/24. Tous mes clients, qu’ils habitent dans la région, aux États-Unis, à Dubaï ou au Luxembourg, doivent venir chercher leur chiot ici à l’élevage », assure-t-elle avec une certaine fierté. Et les futurs propriétai­res ont intérêt à montrer patte blanche s’ils veulent que l’affaire

Chez Nicole Petit, les chiens à vendre ne sont une vitrine.

pas exposés dans se conclue. « On annonce les naissances sur notre site Internet. Les clients potentiels peuvent alors venir voir les chiots à l’élevage. Sur rendez-vous uniquement. Mais pas question qu’ils repartent avec tant que les chiens ne sont pas sevrés, soit dix semaines minimum après la naissance. Ça laisse le temps de la réflexion », raconte Nicole Petit. Ça permet aussi de mieux cerner le profil des acheteurs. « Si la personne me dit qu’elle s’absente de la maison tous les jours de 6 h à 20 h, je lui fais comprendre que ça ne sert à rien qu’elle prenne un chien. Elle n’aura pas le temps de s’en occuper. Idem, si je vois que les enfants n’écoutent pas leurs parents lors d’une visite, j’hésiterai. C’est une question de feeling », lâche l’éleveuse. Et d’ajouter : « Les chiens ne sont pas des jouets ! »

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