Très chère baguette...
Face à l’augmentation des prix des matières premières, les boulangers risquent de ne pas avoir d’autre solution que d’augmenter leurs tarifs de 5 à 10 centimes dans les prochaines semaines.
Cette fois, c’est l’un des symboles de la France qui devrait bientôt à son tour voir ses prix s’envoler. La baguette, actuellement vendue en moyenne à 0,89 euro, pourrait connaître une hausse de 5 à 10 centimes dans les prochaines semaines.
« Tous les feux sont au rouge » ,a alerté hier sur Franceinfo Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBPF). Selon lui, le prix de la baguette devrait flamber dans de nombreuses boulangeries françaises, une question de « logique » : «Prixdu blé, farine, énergie, plus les salaires, plus les produits d’emballage.
Au niveau des coûts de revient, chaque boulanger est responsable des tarifs qu’il met, mais cela serait logique qu’il y ait une augmentation », explique-t-il. Toutefois, cette hausse ne devrait pas égaler les 10 centimes selon lui, puisqu’ «en20 ans, la baguette a pris 23 centimes. Par rapport au prix du paquet de cigarettes qui a été multiplié par trois, ce n’est pas la même chanson ».
Envolée du prix du blé de %...
L’une des premières causes de cette hausse est l’envolée du prix du blé. En un an (août 2020 à août 2021), il a progressé de 30 % en raison du dérèglement climatique. Ce dernier fragilise les récoltes et fait baisser les stocks mondiaux. En août, la tonne de blé tendre a franchi le seuil des 250 euros, retrouvant son niveau de 2013, indique Le Monde. Suivant la loi de l’offre et la demande, le prix de la farine, ingrédient principal du pain, augmente aussi. « La farine, qui est la matière première, représente 20 à 25 % du prix de la baguette », affirmait récemment Raoul Maeder, un artisan boulanger, à LCI. Et cette année a été particulière difficile pour les récoltes. En France, l’été humide a diminué les rendements et en Russie, la production est catastrophique, note Le Parisien. Des sécheresses ou des incendies ont par ailleurs fortement impacté la production dans le monde.
... mais aussi du gaz et de l’électricité
Mais les mauvaises récoltes de blé ne sont pas les seules en cause. L’augmentation des prix de l’énergie (gaz et électricité) touche tous les Français, y compris les boulangers. D’autant plus que ces derniers utilisent des fours fonctionnant au gaz ou à l’électricité, et qu’ils les sollicitent beaucoup. Les artisans viennent de découvrir leurs factures d’énergie du mois de septembre.
La hausse est importante et beaucoup d’entre eux devraient finir par répercuter cette augmentation sur les consommateurs. D’autant qu’en parallèle, une autre dépense commence à peser lourd dans leur balance : celle des emballages papier. Ces derniers, presque en rupture de stock, ont en effet également vu leur prix augmenter cette année. Selon la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie Française, même si un retour à la normale intervenait rapidement, il serait « difficile de revenir en arrière. Les salaires ont augmenté, cette hausse du prix du pain permettra à peine de compenser... »