Nice : une des filles de Christian Estrosi cambriolée, les auteures condamnées
C’est une affaire tristement banale de cambriolage au centre-ville de Nice, sauf que parmi les victimes figure l’une des filles du maire Christian Estrosi. Les médias nationaux avaient alors largement relayé ce vol par effraction au domicile de la famille Schramm-Estrosi. Des bijoux et de la maroquinerie ont été dérobés. Le préjudice s’élève à 46 000 euros. La femme de ménage a découvert l’appartement sens dessus dessous le 21 janvier dernier alors que le couple était parti le matin même travailler. Grâce aux caméras de vidéosurveillance, deux jeunes Serbes de la communauté rom de Marseille ont pu être rapidement identifiées. Sabrina Nikolic et Sara Nikolic, deux cousines aux dates de naissance incertaines, se prétendent mineures. Leur apparence physique et un examen dentaire les contredisent. Déposées en Mercedes par le père de l’une d’elles, elles logeaient dans un hôtel de Juan-les-Pins trois jours avant le vol. Au fil de l’enquête, elles apparaissent comme le maillon d’une chaîne très organisée. Impossible de savoir si elles ont choisi cet immeuble résidentiel par hasard.
Arrivées en train, reparties en taxi
Arrivées par le train, présentation impeccable, elles sont entrées dans l’immeuble vers 10 h 30 profitant de la sortie du facteur. Une demi-heure plus tard, elles sont filmées avec des sacs-poubelles remplis. Elles appellent alors un taxi et rentrent à leur hôtel. Une partie du butin y sera retrouvée par la police qui découvre au passage des bijoux dérobés, la veille, dans le même immeuble niçois, à une victime nonagénaire, cambriolée alors qu’elle effectuait ses courses.
Outre des bijoux, des vêtements de luxe, les enquêteurs saisissent des outils. Derrière ces petites mains, il y a des donneurs d’ordre, est persuadée la procureure Parvine Derivery, qui requiert un an de prison et trois ans d’interdiction du territoire national.
« Je me vautre dans les clichés pour mieux nuancer. Si ces gamines étaient destinées à devenir de la chair à canon judiciaire pour faire vivre la famille ? plaide Me Luc Febbraro, en défense. Ont-elles choisi ces deux appartements par hasard ? On sonne aux portes et on monte jusqu’à ce qu’on trouve un appartement où il n’y a personne. Sans doute ont-elles été un minimum aiguillées vers les quartiers résidentiels. » L’avocat aixois dresse un parallèle avec ces proxénètes qui déposent ces jeunes femmes exploitées de ville en ville.
Le tribunal, présidé par Alain Chemama, estime que les preuves de la majorité des deux jeunes femmes sont suffisantes. Il les reconnaît coupables de vols aggravés et les condamne à un an de prison ferme à effectuer immédiatement. Une audience ultérieure fixera les dommages et intérêts. Le préjudice moral pour chacune des victimes a été établi à 1 500 euros.