Covid-19 : le vaccin Sanofi est enfin prêt
Avec près d’un an de retard, le laboratoire français enregistre des résultats positifs. Il doit désormais trouver sa place face à des concurrents bien installés.
Ce nouveau vaccin, développé par Sanofi avec le britannique GSK, fait preuve de « données d’efficacité (qui) sont comparables aux données cliniques récentes obtenues avec des vaccins autorisés », a affirmé hier dans un communiqué Thomas Triomphe, chef des vaccins au sein du géant français.
Très efficace contre les hospitalisations
Ces résultats d’essais à grande échelle sont la dernière étape avant une éventuelle mise sur le marché. Et ils sont plutôt positifs selon Sanofi et GSK qui, comme c’est la règle, communiquent dans l’immédiat sans rendre publiques les études sur lesquelles sont basés ces résultats.
Ces essais, réalisés sur des milliers de personnes, indiqueraient que le vaccin permet d’éviter systématiquement les hospitalisations liées au Covid. Il serait, par ailleurs, efficace à un peu plus de 50 % pour empêcher toute contamination avec des symptômes.
Sans triomphalisme
Les deux groupes comptent donc demander prochainement l’approbation du vaccin aux autorités sanitaires des États-Unis et de l’Union européenne (UE).
Faite sans triomphalisme, cette annonce a lieu près d’un an après la date initialement espérée par Sanofi. Le Français tablait à l’origine sur des résultats avant la mi-2021 mais a subi six mois de retard à cause d’un problème de dosage.
En fin d’année, il a encore dû repousser son calendrier, car il rencontrait des difficultés à trouver des personnes jamais contaminées au Covid, une nécessité pour mener des essais fiables.
Ces retards ont laissé le champ libre aux concurrents de Sanofi, désormais au coeur de multiples campagnes de vaccination, à commencer par le pionnier développé par l’américain Pfizer et l’allemand BioNTech sur la base de la technologie de l’ARN messager.
La France à la traîne
Ce contraste a alimenté de vives polémiques en France sur l’incapacité de la recherche nationale à développer un vaccin anti-Covid, également mise en avant par l’annonce d’un échec de l’institut Pasteur début 2021. Des spécialistes du secteur pharmaceutique sont, eux, plus cléments envers Sanofi, dont le titre n’a guère pâti en Bourse de ces controverses et prenait encore près de 1,5 % mercredi à la mi-journée.
En retard par rapport à ses concurrents, Sanofi compte séduire les réticents à l’ARN, trouver sa place dans les campagnes de rappels, et vise le marché des pays en voie de développement, encore faiblement vaccinés.