Centrafrique : l’ONU réclame la libération de quatre militaires de l’armée française
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé hier dans un communiqué la libération immédiate de quatre militaires de la Légion étrangère de l’armée française opérant pour la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).
« Ces membres de la Minusca bénéficient de privilèges et d’immunités qui leur sont accordés dans l’intérêt de l’Organisation des Nations unies », a ajouté Antonio Guterres. La Centrafrique a ouvert mardi une enquête après la mise en détention des quatre légionnaires, accusés sur les réseaux sociaux d’avoir voulu « assassiner » le président centrafricain Faustin Archange Touadéra. Ce que la France et l’ONU ont démenti avec force, dénonçant une « manipulation grossière ». Arrêtés devant l’aéroport de Bangui alors qu’ils accompagnaient un général français, haut responsable militaire de la Minusca, ils étaient armés et en treillis.
Guerre d’influence entre Paris et Moscou
Ils sont « de nationalité française, italienne, roumaine et bulgare », et circulaient à bord d’un véhicule banalisé non siglé ONU, a indiqué le procureur de la République de Bangui.
Cette arrestation est survenue au moment où les relations entre la France et son ancienne colonie sont de plus en plus tendues, exacerbées par une féroce guerre d’influence entre Paris et Moscou, dans ce pays en guerre civile depuis 2013. Mardi, la France et les États-Unis ont accusé pour la première fois au Conseil de sécurité de l’ONU les « mercenaires » de l’entreprise russe Wagner d’avoir « massacré » et « exécuté » des dizaines de civils, en janvier, en Centrafrique.