Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Sponsor, es-tu toujours là ?

Le RCT Business Club tenu mardi soir au palais des sports de Toulon a réuni pour la première fois les cinq clubs majeurs de la ville. L’occasion de sonder l’état de santé du partenaria­t.

- Textes : Olivier BOUISSON obouisson@nicematin.fr Photos : Laurent MARTINAT

Ils ont tous la même passion et les mêmes intérêts économique­s. Mardi soir, près de 140 entreprise­s partenaire­s des cinq clubs toulonnais majeurs (RCT, TMV, SCT, HTV, TEF, lire repères cicontre) ont partagé une soirée organisée par le RCT Business club au palais des sports de Toulon. « Au-delà de faire du business, nous sommes des acteurs du territoire et nous sommes là pour développer le territoire », a expliqué Didier Matras, le directeur commercial des Rouge et Noir à l’initiative de cette soirée de partage. Et pour faciliter les échanges, rien de mieux que le spacieux salon de réception du palais des sports de Toulon utilisé par le TMV Handball qui recevait donc à domicile, fort de ses liens déjà étroits avec le RCT.

Si le président du HTV a finalement dû décliner l’invitation, les quatre autres clubs et leurs représenta­nts étaient bien là pour tenter de faire avec nous un état des lieux du marché du sponsoring. Un secteur qui a traversé et traverse encore un peu une crise existentie­lle au fur et à mesure que les stades et les salles fermaient leurs portes au public, puis avec l’instaurati­on des jauges, du port du masque et du pass vaccinal obligatoir­es.

En 2022, le seul bassin économique toulonnais répond-il à leurs besoins ? Quelles nouvelles stratégies développen­t les clubs ? Tentative de réponses en trois points avec quatre référents dans leurs clubs respectifs :

Le bassin économique toulonnais est-il suffisant ?

◗ RCT (Frédéric Bir, directeur général) : « Près de 60 % de nos partenaire­s sont de la région et l’économie toulonnais­e est pour nous essentiell­e. Mais le RCT étant une marque internatio­nale, on se doit d’aller partout pour attirer des groupes qui peuvent avoir une antenne dans le Sud. Il faut savoir que 3 000 des personnes présentes à chaque match à Mayol viennent du monde de l’entreprise. C’est le plus grand lieu de rassemblem­ent économique du départemen­t. »

◗ SCT (Guillaume Deville, directeur opérationn­el) : «Prèsde80% de nos partenaire­s viennent de la région mais on jouit quand même d’une image qui dépasse le bassin économique local. Le Sporting est connu au-delà et intéresse des entreprise­s d’ailleurs. »

◗ TMV (Perrine Paul, présidente et Vincent Millereux, manager général) : « L’économie du sport féminin est complexe car la médiatisat­ion et l’exposition ne sont pas les mêmes que dans le sport masculin (les matchs de la ligue féminine sont diffusés sur la chaîne numérique Sport en France). On est à la traîne et on a du mal à séduire mais la Ligue doit accélérer dans ce sens. Pour nous, 4/5e de nos sponsors sont issus de la région. »

◗ TEF (Mathis Brasset, commercial et Farah Gouled, directeur sportif) : « La majorité de nos partenaire­s sont ici et on est très actif en Paca auprès d’entreprise­s qui sont déjà dans le sport. Mais c’est dur car on n’est pas une marque comme le RCT. C’est à nous de démarcher, mais on a des pistes pour la saison prochaine. »

La crise sanitaire a-t-elle mis un coup de frein ?

◗ RCT (Frédéric Bir, directeur général) : « On a eu beaucoup de témoignage­s de fidélité de la part de nos partenaire­s. Très peu d’entre eux ont quitté le club car l’ancienneté de la relation s’est avérée très importante mais ils ont différé leur engagement sur la saison suivante. Lors de la saison 2020-2021 on a perdu la moitié de notre budget de sponsoring (établi à 9 M€). Les aides de l’État, des collectivi­tés locales et de la Ligue n’ont pas suffi et il a fallu l’interventi­on de l’actionnair­e majoritair­e (Bernard Lemaitre) sans quoi on ne finissait pas l’année. »

◗ SCT (Guillaume Deville, directeur opérationn­el) : «Lacrisea fortement impacté la saison passée avec l’arrêt du championna­t en novembre. Les prestation­s commercial­es n’ont pas été assurées dans leur ensemble. Malgré tout, la plupart de nos partenaire­s sont restés fidèles car avec l’arrivée de Jean Tigana, ils ont tous adhéré au projet sportif. Nos pertes de sponsoring ont été compensées par les aides de l’État. »

◗ TMV (Perrine Paul, présidente et Vincent Millereux, manager général) : « Malgré la crise, nos partenaire­s ont tenu le choc et on a pu maintenir le tissu partenaria­l.

La rupture s’est davantage opérée sur le lien social. Les gens ont perdu l’habitude de venir voir les matchs. Le chômage partiel et la coupe dans le budget de communicat­ion nous ont permis de passer le « cut » sans faire appel au fonds de garantie. »

◗ TEF (Mathis Brasset, commercial et Farah Gouled, directeur sportif) : « Lorsqu’on a été sacré champion de France en 2019, on avait une cinquantai­ne d’entreprise­s partenaire­s et on est tombé à une quinzaine. On a été obligé de tour reprendre à zéro le temps que les entreprise­s se relancent. »

Quelles sont les nouvelles stratégies mises en place ?

◗ RCT (Frédéric Bir, directeur général) : « On développe aujourd’hui un partenaria­t puissant qui va beaucoup plus loin que le simple fait d’être sur le maillot ou venir au stade. Notamment à travers les RSE (actions sociétales et environnem­entales), l’activation de clients sur des opérations menées avec d’autres. On mise aussi sur les nouvelles technologi­es (NFT) et le Fan Token, un objet virtuel qui permet de récompense­r les supporters. »

◗ SCT (Guillaume Deville, directeur opérationn­el) : « On travaille nos réseaux sociaux, la visibilité au stade mais aussi le lien. On organise un repas mensuel avec tous nos partenaire­s et notre tournoi interentre­prises est bien installé. Il crée de l’émulation entre les partenaire­s et il est très attendu. On fête notre 8e édition le 3 juin prochain. »

◗ TMV (Perrine Paul, présidente et Vincent Millereux, manager général) : « Notre principal atout, c’est le palais des sports. La Métropole TPM a réalisé de gros investisse­ments sur l’éclairage, la visibilité avec un panneau led de 40 mètres linéaires et les hospitalit­és. On considère que ligues masculines et féminines confondues, on est dans le top 8 en termes d’équipement. Avec un tel outil, on doit démontrer notre sérieux et notre savoir-faire sur la structurat­ion du club et sur le festif. On va développer prochainem­ent des loges éphémères en bord de terrain et modéliser la salle pour offrir des prestation­s différente­s selon votre emplacemen­t. »

◗ TEF (Mathis Brasset, commercial et Farah Gouled, directeur sportif) : « On privilégie l’échange d’autant qu’en tant qu’associatio­n de loi 1901, les entreprise­s peuvent défiscalis­er. Par exemple, on est en partenaria­t avec un hôtel vers qui on envoie les équipes adverses quand elles viennent jouer à Toulon. »

 ?? ?? Le manager du RCT Franck Azéma et les joueurs Florian Frésia et Baptiste Serin ont participé à la soirée qui réunissait les clubs toulonnais. Pour l’occasion, chaque club avait apporté ses trophées, succès ganranti auprès des partenaire­s.
Le manager du RCT Franck Azéma et les joueurs Florian Frésia et Baptiste Serin ont participé à la soirée qui réunissait les clubs toulonnais. Pour l’occasion, chaque club avait apporté ses trophées, succès ganranti auprès des partenaire­s.
 ?? ?? Perrine Paul, présidente du Toulon Métropole Var Handball.
Perrine Paul, présidente du Toulon Métropole Var Handball.
 ?? ?? Frédéric Bir, directeur général du Rugby Club Toulonnais.
Frédéric Bir, directeur général du Rugby Club Toulonnais.
 ?? ?? Mathis Brasset, commercial du Toulon Élite Futsal.
Mathis Brasset, commercial du Toulon Élite Futsal.
 ?? ?? Guillaume Deville, directeur opérationn­el du Sporting Club de Toulon.
Guillaume Deville, directeur opérationn­el du Sporting Club de Toulon.

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