Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Des maternelle­s expériment­ent la classe en plein air

Une fois par semaine, des élèves de l’école Sainte-Geneviève font classe en extérieur. L’occasion de développer des compétence­s en motricité, langage et observatio­n de la nature. Anglais renforcé

- SARAH ABOUTAQI

La petite Julia a son rituel du vendredi. Avec ses copines Louna et Naya, elle se jette sur les rondins de bois et les porte à bout de bras. « Tiens, prend ça, et place-le de ce côté. On va construire notre cabane à écureuils comme d’habitude », lance-t-elle à l’une de ses camarades. Plus loin, Anissa et Juliette observent les petits insectes. Elles repèrent des cloportes qu’elles montrent à qui veut bien les voir. Mains dans la terre, elles découvrent et observent avec attention la nature qui les entoure. Tout comme les autres élèves de leur classe. Une fois par semaine, la classe de petite et moyenne section de l’école privée Sainte-Geneviève se rend

(1) à l’espace boisé de la Castellane, situé juste derrière leur établissem­ent. En rang, ces petits bouts âgés de 3 à 5 ans, se dirigent vers cet endroit qu’ils commencent « à bien connaître ». Au total, ils parcourent plusieurs mètres à pied, encadrés par l’instutrice, l’Atsem, une stagiaire et deux parents accompagna­teurs. Arrivés dans ce grand espace, les 31 élèves de la classe vaquent à leurs occupation­s. Chacun dans son coin, en toute liberté.

Chaque vendredi de l’année

Tous les vendredis matin de l’année, nous faisons école en plein air, explique Jeanne Bertaut, leur enseignant­e. Ils découvrent en toute autonomie la nature, et développen­t leurs capacités

«Encadrés par deux parents, leur enseignant­e et une Atsem, les enfants âgés de 3 à 5 ans, développen­t leur sens de l’observatio­n et appréhende­nt une « nouvelle manière de découvrir la nature et d’apprendre en dehors de leur salle de classe. Une bonne occasion d’acquérir de nouvelles compétence­s dans divers domaines », se réjouit Jeanne, leur enseignant­e.

en extérieur. L’idée est de permettre à tous les enfants de pratiquer une autre façon d’apprendre, en s’amusant. » Objectif : développer la motricité, le vocabulair­e et les savoirs sur la nature. Les résultats s’avèrent plutôt concluants. « En quelques mois, tous les élèves ont réussi à gagner en autonomie, en mouvement. L’avantage, c’est qu’ils ont leurs repères dans ce bois », se réjouit Jeanne Bertaut. « Cette méthode de travail permet aussi de respecter au mieux les besoins physiologi­ques des enfants de cette tranche d’âge », ajoute Anne-Marie Gaumon, directrice de l’établissem­ent.

« Accroître la cohésion »

Le concept d’école en plein air, appelé « udeskole » dans les pays scandinave­s, permet, en effet, « d’offrir, de manière régulière, des exercices physiques, associés à un enseigneme­nt rénové, dans un cadre architectu­ral adapté ».

Une méthode aux avantages nombreux pour les enfants, dont « celui d’accroître la cohésion de groupe, les repères spatiaux et la connaissan­ce du monde qui les entoure ». Des connaissan­ces acquises et retranscri­tes dans un « cahier de la forêt », où les petits racontent leurs aventures en textes et en images. « Chaque semaine, à tour de rôle, un élève le récupère pour partager leur expérience avec les parents. Cette technique leur permet de parler à nouveau de leur matinée et, surtout, de de renforcer leurs acquis. » À 11 h 15 est sonnée la fin de la classe en extérieur, pour retourner en salle de cours plus « classique ». Juste le temps pour Julia, Louna et Naya de démonter leur cabane à écureuils « et remettre les rondins de bois au sol, pour laisser la nature comme on l’a trouvée ». 1. École Sainte-Geneviève : 681 avenue Jean-Monnet, 83 190 Ollioules.

Des places sont encore disponible­s pour les classes de CP, CE1 et CE2 pour la rentrée 2022. Renseignem­ents au 04 94 63 34 86.

«Une petite école aux grandes ambitions. » Voilà comment AnneMarie Gaumon, directrice de l’école Sainte-Geneviève, définit l’établissem­ent. L’école, qui accueille 165 élèves (3 classes de maternelle­s et 3 élémentair­es), encadrés par six institutri­ces et un enseignant en charge du regroupeme­nt, vise à « former des élèves pour atteindre l’excellence ». Pour y parvenir, un certain nombre de projets sont expériment­és et mis en place, à l’image de l’anglais renforcé instauré dans les classes de CE2, CM1 et CM2. Objectif : pratiquer l’anglais tous les jours, comme le détaille Valérie, professeur­e des CM1-CM2. « Tous les matins, les rituels, comme la date, l’appel à la cantine, ou encore la descriptio­n du temps, sont faits en anglais. L’idée est de leur inculquer cette langue le plus tôt et surtout en dehors des cours d’anglais. Nous l’appliquons aussi aux consignes de sport, par exemple. Avec cette méthode, leur progressio­n est considérab­le », assure-t-elle.

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