Législatives : ceux qui en appellent à David Lisnard
Le maire de Cannes pourrait-il « porter le combat des législatives pour la droite républicaine » ? Plusieurs édiles azuréens le souhaitent, alors que le parti refuse toute alliance avec LREM.
J «’ai dit ça comme ça, sur le coup. Ce n’était absolument pas prémédité… » Éric Pauget sourit. En quelques mots, le député LR de la 7e circonscription des Alpes-Maritimes a déclenché une sacrée tempête dans le bénitier de son parti. Avant-hier, sur France Bleu, il a appelé David Lisnard à « porter le combat des législatives ». Le maire de Cannes « incarne l’attente des électeurs LR », justifiait-il, et le «renouveau » espéré par la droite.
« Mes propos n’engagent que moi, précise l’édile antibois. Mais de nombreux élus m’ont écrit pour me dire qu’ils partageaient mon avis. David est quelqu’un d’hyper apprécié au sein de notre famille politique. Il n’est pas clivant, il a ce supplément de peps qui donne envie de le suivre. Et sa fidélité n’a jamais été prise en défaut. »
Ces paroles font écho à celles d’Anne Sattonnet, vice-présidente du Conseil départemental 06, glissant sur les ondes : « Nous avons besoin de personnalités comme David Lisnard. »
« Il porte des idées nouvelles »
Dans le Var, Frédéric Masquelier semble sur la même ligne. Le secrétaire général de LR 83, maire de Saint-Raphaël, est enthousiaste : « C’est quelqu’un qui doit avoir un rôle de premier plan. Il porte des idées nouvelles, évoque régulièrement le problème que représente la bureaucratie. Je fais partie de ceux qui sont prêts à avancer avec lui. » L’intéressé, comme souvent, reste dans le flou. Il ne dément, ni ne confirme, souhaiter jouer un rôle moteur dans la campagne. Il n’avait pas agi autrement, l’été dernier, en restant dans l’ambiguïté alors que la rumeur de sa candidature à la primaire LR agitait le microcosme.
Deux messages, sur Twitter, ont cependant fait souffler un vent d’espoir chez ses partisans Républicains. Le premier, publié le 12 avril, posait ceci : « Ce jour est peut-être [...] le premier jour d’une nouvelle approche, avec de nouvelles propositions, une nouvelle génération, une nouvelle énergie. » Un message sibyllin pour ses supporters : « Nouvelle énergie » est le nom du micro-parti dirigé par l’édile cannois.
Favorable à un « projet de société augmenté »
Au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron, le président de la puissante Association des maires de France (AMF) gazouille à nouveau sur les réseaux sociaux : « Nous devons nous organiser au service d’une offre politique nouvelle, avec des personnalités nouvelles, mobilisées autour d’approches nouvelles qui permettront de répondre aux grands défis de la France du XXIe siècle tout en assumant nos racines, et ce, dès les législatives. »
Plus loin, il remet une couche : « Réorganisation des pouvoirs publics, modèle de croissance écologique, unité de la nation : les prochains mois et années vont être consacrés à poursuivre le travail de fond engagé avec @Nouv_Énergie autour de ces trois piliers. Dans l’immédiat, menons l’offensive aux législatives. »
Dans les colonnes de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, il jure qu’il faut « en finir avec une sorte de social-démocratie qui gouverne le pays depuis des décennies, un jour au centre gauche, un jour au centre droit. » Et réclame « un projet de société augmenté ».
« Il n’y a que des coups à prendre »
Dans l’est des Alpes-Maritimes, cet « activisme » est considéré avec un brin d’ironie. «Jenesais pas si ce sont les législatives qui l’intéressent, ou l’occasion de se mettre dans la lumière, grince un proche d’Éric Ciotti. Mais il est comme ça, on le connaît bien. » Un autre élu assure que tout cela ne dérange « absolument pas » le patron des Républicains azuréens : «Les relations entre Ciotti et Lisnard sont excellentes. Et puis, David est maire de Cannes. Les législatives, il va voir ça de loin. »
Hier, à l’issue d’un comité stratégique, le patron des Républicains Christian Jacob a tracé la ligne du parti pour les prochaines élections. Endossant, de fait, le costume de chef de campagne. « Tant mieux pour Lisnard, plaisante un de ses fervents soutiens. Dans le scrutin qui s’annonce, il n’y a que des coups à prendre. »