Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Hara-kiri électoral ?

- CHRISTIAN HUAULT Rédacteur en chef edito@nicematin.fr

N’est pas Alain Juppé qui veut. Christian Jacob, a donc décidé de rester « droit dans ses bottes » sur le non-choix d’alliances potentiell­es en vue des législativ­es. Ce sera donc comme pour l’élection présidenti­elle le règne du nini. Ni alliance avec la Macron-sphère, ni alliance avec le bloc de droite nationale, pour ne pas dire d’extrême droite. Soit. Mais avant d’espérer imposer au président de la République une cohabitati­on – donc remporter une majorité à l’Assemblée comme il l’annonce –, le patron des LR devra d’abord trouver le moyen de conserver la centaine de députés que son parti compte aujourd’hui au Palais Bourbon. Et la partie est loin d’être gagnée, surtout en partant seuls au combat, avec pour unique bagage les 4,8 % des suffrages des Français recueilli par sa candidate au premier tour de la présidenti­elle.

Bien sûr, chaque élection a sa propre vérité. Et il n’a échappé à personne que la victoire en trompe-l’oeil d’Emmanuel Macron ne vaut pas chèque en blanc pour la reconducti­on de sa propre majorité présidenti­elle. De même que LR pourra certes s’appuyer sur l’ancrage local fort – et notamment sur nos territoire­s azuréens – de ses députés en place. Mais au moment même où le comité stratégiqu­e des Républicai­ns refusait toute forme de compromis (de compromiss­ion ?), tombait le premier sondage sur les projection­s en sièges des prochaines législativ­es. LR y est crédité – dans cette configurat­ion du repli sur soi – de 35 à 65 sièges maximum. On est loin de la majorité visée, loin aussi de sauver les meubles... Alors que vont faire ces élus pris en tenaille, pour beaucoup condamnés à l’échafaud électoral ? Suivre les consignes de leur parti ? Ou comme Damien Abad et Philippe Juvin, qui se sont abstenus au comité stratégiqu­e, se laisser tenter par l’appel des sirènes macroniste­s ? En d’autres termes, prendre le risque de se faire hara-kiri ou tenter de perdurer sans exister ? L’équation n’est pas simple, mais il en va de la survie d’un parti déjà en état de mort cérébrale.

« Prendre le risque de se faire hara-kiri ou tenter de perdurer sans exister ? »

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