À quoi va ressembler le Twitter d’Elon Musk ?
Sauf rebondissement majeur, le patron de Tesla et SpaceX va devenir le propriétaire d’une plateforme devenue centrale dans la vie politique des démocraties.
Né en Afrique du Sud, citoyen américain et canadien, l’homme le plus riche du monde est devenu une figure centrale du néo-capitalisme américain avec ses ambitions extra-planétaires et ses idéaux politiques libertariens, qu’il partage avec ses 83 millions d’abonnés sur Twitter. Un réseau social que le mégalomane de 50 ans a promis de débarrasser de ses spams, de rendre plus libre, plus transparent – notamment concernant ses algorithmes. Il a brossé sa vision à gros traits – augmenter la confiance dans un réseau «essentiel pour le futur de la civilisation » et « débloquer son potentiel » – mais certains de ses objectifs inquiètent.
« La liberté d’expression est le socle d’une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où les sujets vitaux pour le futur de l’humanité sont débattus », a déclaré Elon Musk. À l’heure où Facebook, YouTube, Twitter et leurs concurrents sont accusés de contribuer à la propagation de la désinformation, à la radicalisation de pans de la société et, au final, à des violences dans la vie réelle, Elon Musk estime au contraire que la parole n’est pas assez libre sur le réseau des gazouillis.
« En cas de doute, laissons le tweet exister »
« En cas de doute, laissons le tweet exister » : c’est ainsi qu’il a résumé son approche en matière de modération des contenus lors d’une interview, après avoir néanmoins reconnu qu’il y avait des limites imposées par la loi à la liberté d’expression.
« Nous devrions être très réticents à supprimer des choses ou à suspendre des utilisateurs définitivement », a-t-il détaillé. Cette vision est applaudie par les conservateurs américains, notamment les partisans de l’ex président américain Donald Trump, banni de Twitter pour incitation à la violence, après plusieurs avertissements et tweets retirés.
Mais pour Jessica Gonzalez, co-directrice de l’ONG Free Press, libéraliser la modération risque de « rendre la plateforme encore plus toxique ».
Quasi incontournable
Elon Musk se sert souvent de son profil aux 84 millions d’abonnés pour se moquer de personnes en désaccord avec lui, voire les insulter, comme ce spéléologue britannique qu’il avait qualifié de « mec pédo » (« pedo guy »).
En moins d’une génération, Twitter est devenu la voie de communication quasi-incontournable pour entreprises, politiques, militants, célébrités, mais aussi un exemple de la dérive des réseaux sociaux.