Comment faire face à la montée des eaux
Face à ce phénomène, les communes du littoral varois ne sont pas disposées à laisser faire la nature sans agir. Et réfléchissent à des solutions pour retarder l’inexorable.
Même si la gestion des posidonies sèches, et leur stockage au plus près des plages notamment, ne sont pas sans poser quelques problèmes aux communes du littoral varois, les élus concernés reconnaissent unanimement le rôle primordial de cette plante aquatique : «Enretenant le sable, les posidonies contribuent à la lutte contre l’érosion. Or, que seraient nos communes sans nos plages, sans nos ports ? » Pour autant, face à la montée des eaux annoncée, les maires des villes adhérentes au Syndicat des communes du littoral varois (SCLV), réunis au Lavandou, ne comptent pas s’en remettre aux seules posidonies pour préserver leurs territoires. Et si le ton était des plus cordiaux, ils l’ont bien fait comprendre au préfet du Var Évence Richard.
Si en la matière, la stratégie nationale semble «lerecul» , certaines communes n’auront d’autre choix que de « tenir la ligne, avec le développement ou le maintien d’ouvrages côtiers », a fait savoir Gil Bernardi, le maire du Lavandou et président du SCLV.
Deux stratégies s’opposent
C’est d’ailleurs ce que font déjà certains élus. Vincent Morisse, le maire de Sainte-Maxime est de ceux-là. Expérimentant au passage de nouvelles technologies développées en partenariat avec l’Université de Toulon, « pour renforcer une digue existante, on est en train de reconstituer de la roche à partir des sédiments naturels présents dans l’eau et captés à l’aide d’un courant électrique ». Et d’insister : « La doctrine doit évoluer. Si la montée des eaux est indéniable, on ne doit pas se couper de procédés permettant de retarder l’érosion. C’est comme si on disait aux stations de sports d’hiver de ne plus utiliser les canons à neige ».
Bien conscient que deux stratégies s’opposent – la protection avec des ouvrages de plus en plus conséquents et le laisser-faire avec ses conséquences considérables surtout en termes touristiques – Évence Richard a laissé entendre que la signature, réclamée par les élus, de « la convention avec l’État pour définir nos stratégies locales de gestion intégrée du trait de côte » n’était pas pour tout de suite.
Différenciation entre les façades maritimes
En revanche le dossier sur la prise en compte de l’érosion dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi Climat et Résilience, qui a donné lieu à un recours de l’Association des maires de France et de l’Association nationale des élus du littoral, devrait très bientôt évoluer. Dénonçant les projections de montée des eaux alarmistes à 30 et 100 ans présentées par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) – « jusqu’à 7 mètres ! », rappelle Gil Bernardi – les élus varois réclament une différenciation entre Manche, Atlantique et Méditerranée. Autrement dit une « boîte à outils adaptée à chaque façade maritime ». À ce sujet, une réunion de travail avec de nouvelles données du Cerema est programmée miseptembre.