Un cocktail hommage à Napoléon
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage, et puis est retourné, plein d’usage et raison, réaliser un bon cocktail au parfait dosage. Pour parodier Du Bellay, on pourrait ainsi décrire le cheminement créatif de David Palanque. Car ce natif du SudOuest a su parfaire son savoir-faire au fil de ses pérégrinations au-delà des frontières.
Angleterre, Afrique du Sud, Singapour, Russie, Inde… Autant de pays dont il sait puiser les ingrédients à cocktail, tel le citron yuzu du japon ou le bissap, une infusion hibiscus goûtée dans certains pays africains. Parfois, il suffit aussi à ce résident mandolocien de gravir les chemins forestiers de l’Estérel pour trouver lavande, thym, romarin… À côté des grands classiques du Harry’s bar (Bloody Mary à base de vodka, tabasco, jus de citron, sauce Worcestershire, jus de tomate… ou Side Car avec cognac, jus de citron, triple sec), David et son équipe peuvent ainsi proposer une carte d’environ 50 cocktails, régulièrement renouvelée.
Napoléon en un verre
« À partir des goûts particuliers de chaque client, on peut également réaliser un cocktail sur mesure », précise-t-il. Quant au nom du breuvage, « c’est toujours le plus compliqué à trouver. Autant je peux imaginer et concevoir un cocktail en un jour, mais il m’en faut trois pour le baptiser ! »
Parfois, c’est un ingrédient, tel ce gin 44° N distillé à Grasse, propriété de l’Indien Bhagath Reddy.
« Il sert de base à deux cocktails. L’un s’appelle tout simplement Monsieur Bhagath (avec vodka, vin rosé, pêche, jasmin, fleur de sureau) et l’autre Holi, du nom d’une fête indienne pleine de couleurs. »
David a su aussi créer un cocktail « incarné » pour la finale du concours MOF, intitulé Empereur. « C’était un hommage à Napoléon lorsqu’il est revenu d’Elbe et a débarqué à Golfe-Juan avant de remonter vers Grasse par la route qui porte désormais son nom. » Composition : liqueur de châtaigne, whisky, vermouth rouge, sirop d’érable, jus de pomme et bitter concentré : impérial !