Cinq choses à retenir des élections américaines
Entre déception relative pour les républicains et indécision au Sénat pour le moment, les élections de mimandat aux États-Unis mardi ont rebattu les cartes du paysage politique pour les deux années à venir.
La Chambre des représentants penche républicain
Hier, la chaîne NBC News projetait un total de 220 élus à la chambre basse pour le parti républicain, soit une majorité de deux sièges et un gain de 11 élus par rapport à la législature précédente. D’autres grands médias se montraient plus prudents. Plusieurs scrutins décisifs et disputés n’ont cependant pas encore livré leurs résultats
Le Sénat encore indécis
Il faudra sûrement plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant qu’une majorité ne se dessine au Sénat, où les démocrates détenaient une très mince majorité avant l’élection. L’Arizona, le Nevada, ou encore le Wisconsin n’étaient pas encore décidés hier, même si dans ce dernier État, le républicain Ron Johnson semblait bien parti pour conserver son siège. La Géorgie, où le pasteur Raphael Warnock, sénateur sortant, affrontait l’ancienne star du football américain Herschel Walker, demeurait aussi fortement indécise. Si aucun de ces deux candidats afro-américains ne venait à dépasser les 50 % des suffrages, les règles électorales de Géorgie imposeraient une nouvelle élection, dans quatre semaines. Un scrutin vers lequel tous les yeux de l’Amérique pourraient se tourner, car il pourrait bien décider de la majorité au Sénat, et donc de l’agenda politique aux États-Unis pour les deux prochaines années.
Si les démocrates sont relativement déçus de ne pas avoir créé la surprise en
Ohio, avec la victoire du poulain trumpiste J.D. Vance, ils peuvent se consoler en regardant du côté de la Pennsylvanie où le colosse à capuche John Fetterman
a battu Mehmet Oz, médecin star de télé adoubée par Donald Trump, pour un siège au Sénat auparavant tenu par un républicain.
Pas de vague rouge
La vague « rouge », couleur des républicains, n’a pas eu lieu dans les proportions attendues par de nombreuses prédictions d’avant-scrutin. Même si les républicains sont en bonne voie pour se targuer de la majorité à la Chambre des représentants, leur marge sera bien moindre qu’attendu. « Ça n’a pas été une vague aussi importante que je l’espérais. Nous avons eu certains scrutins serrés qui sont allés à l’autre camp pour le moment », a déclaré le sénateur républicain du Texas Ted Cruz, qui avait même prédit un « tsunami rouge ». Le directeur de cabinet de Joe Biden, lui, s’est réjoui des résultats et s’est montré goguenard : « Ne sous-estimez jamais à quel point la ‘‘Team Biden’’ est sous-estimée. »
La Floride, nouveau bastion républicain
Considéré auparavant comme un État « violet » – qui pouvait voter démocrate comme républicain selon les élections – la Floride semble avoir basculé durablement dans le camp républicain avec notamment d’importantes victoires à la Chambre des représentants. Leur chef de file, le gouverneur Ron DeSantis, a été réélu avec près de 20 points d’avance sur son rival démocrate, de quoi voler la vedette à un Trump qui sort affaibli de cette séquence et alimenter ses ambitions pour une course à la Maison Blanche en 2024.
Le comté de Miami-Dade, généralement acquis à la cause démocrate, a largement voté cette fois-ci pour Ron DeSantis, un succès attribué par le quotidien Miami Herald à ses performances auprès de l’électorat hispanique.
La diversité à l’honneur
La démocrate Maura Healey est devenue la première gouverneure ouvertement lesbienne aux États-Unis, élue dans le Massachusetts, tandis que dans le New Hampshire, James Roesener est devenu le premier homme transgenre à entrer dans un parlement local. Plusieurs femmes transgenres avaient déjà été élues auparavant. En Floride, c’est la « génération Z », qui met un pied à la Chambre des représentants, avec le démocrate Maxwell Frost, 25 ans.