Cirque Muller à Brignoles : le maire montre les crocs
Le cirque s’est installé sur des terrains privés à l’ouest de Brignoles. Didier Brémond a pris un arrêté municipal interdisant toutes les représentations prévues ce week-end. Bras de fer.
Où qu’il plante le chapiteau, le cirque Muller fait parler de lui. Parfois, comme la semaine dernière à Trans-en-Provence, parce qu’il est accusé de maltraiter Jumbo, son hippopotame vedette (1). D’autres, parce qu’il s’installe sur des terrains privés et pas franchement appropriés. C’est le cas cette semaine.
Les camions et animaux ont élu domicile au rond-point « de Renault », quartier Saint-Jean, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas été accueillis avec des bouquets de fleurs. Rapidement, le maire a décidé de monter au front. « Pas pour une question de droit des animaux mais pour des problèmes juridiques et de responsabilité », précise Didier Brémond. L’édile n’a d’ailleurs pas pris d’arrêté « anticirque » avec animaux. Ces derniers, il le sait, sont quasiment systématiquement retoqués.
Question de sécurité
C’est sur la sécurité – le maire pourrait être tenu responsable en cas d’accident – qu’il a attaqué le cirque, dès mardi, en prenant un arrêté. Selon ce document, les Muller n’auraient fourni ni l’attestation d’assurance responsabilité civile, ni la licence d’entrepreneur de spectacle, ni l’attestation précisant que le montage et la liaison au sol du chapiteau ont été réalisés dans les règles de l’art de manière à assurer la sécurité du public, ni le dossier d’autorisation d’ouverture au public. L’arrêté dispose donc : « l’ouverture au public et les représentations des spectacles des établissements “Cirque Muller”, sont strictement interdites sur le territoire de la commune de Brignoles pour la période du 8 au 13 novembre 2022 ; la divagation des animaux qui ne sont pas en cage est strictement interdite sur le territoire communal ; l’affichage et l’utilisation éventuelle d’un haut-parleur sont strictement interdits, sous peine d’amende... »
L’arrêté a été remis mercredi aux circassiens qui le jugent non fondé (lire ci-dessous). Ils ont d’ailleurs manifestement décidé de ne pas l’appliquer, passant, hier, hauts parleurs hurlants, devant les établissements scolaires de la commune pour annoncer les représentations qui doivent commencer aujourd’hui.
« J’ai fait couper l’eau et l’électricité »
Interrogé en conseil municipal, Didier Brémond a également annoncé qu’il avait demandé à Enedis et la régie des eaux de couper l’électricité et l’eau, même si, selon la municipalité, le cirque aurait aussitôt effectué des branchements chez des particuliers. « Au niveau municipal, tout a été fait, a estimé le maire. Je ne suis ni procureur, ni préfet, ni ministre de l’Intérieur. Maintenant c’est à l’État de réagir. » 1. La plainte déposée par l’association One Voice contre le cirque Muller pour acte de cruauté et mauvais traitements envers l’hippopotame Jumbo vient d’être classée sans suite par le parquet de Draguignan après la lecture d’un nouveau rapport rédigé par un collège de vétérinaires.