Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le centre d’hébergemen­t « digne mais chiche »

Tout au long de l’après-midi, les migrants sont arrivés par vagues au centre CCAS de la Tour Fondue à Hyères. Ils y resteront une vingtaine de jours au plus, en principe.

- P.-H. C. phcoste@nicematin.fr

Le monde des vacances et celui de la souffrance. Drôle de rencontre pour un endroit qui pensait entrer en hibernatio­n. Hier après-midi, en effet, le village de loisirs de la Caisse centrale d’activités sociales du personnel des industries électrique et gazière (en clair un CE d’EdF et Engie, ex EDFGDG) à la Tour Fondue, s’est animé au fil des arrivées de cars amenant les migrants de la base navale. On est loin de l’ambiance des estivants qui affluent pour profiter de la vue sur les îles et du sable blanc à portée de tongs. C’est ici que la préfecture a décidé d’héberger les rescapés. Un site choisi parce qu’il a la capacité d’accueil suffisante pour loger tous les adultes, parce qu’il est proche de Toulon et de l’aéroport et enfin parce qu’il est relativeme­nt facile à sécuriser. « C’est une zone d’attente à partir de laquelle on va lancer toutes les procédures de demande d’asile ou de reconduite dans les pays d’origine, précise la porteparol­e

Lors de leur arrivée à Giens, les migrants débutent le circuit d’accueil par un contrôle d’identité réalisé par la police aux frontières. La Croix Rouge prend ensuite le relais pour aider ceux qui le souhaitent à tenter d’envoyer un message à leur famille pour les informer qu’ils sont en vie. Elle propose aussi des vêtements. Ultime étape avant de regagner les chambres (où de quoi préparer des repas a auparavant été déposé), l’associatio­n de protection civile distribue des kits d’hygiène.

du ministère de l’Intérieur. Aussi surprenant que ça puisse paraître, ce confetti varois ne fait du coup officielle­ment plus partie du territoire français. En signant un « arrêté temporaire de création de zone d’attente » le préfet lui a donné un statut internatio­nal réservé en général aux zones portuaires ou aéroportua­ires.

Alors que les quelques dizaines de migrants sont en train de s’installer, le ministère organise une visite pour

« Il n’y a pas de piscine »

Objectif : tordre illico le cou aux rumeurs qui évoquent un luxueux complexe touristiqu­e.

« Le village vacances allie humanité, dignité et sécurité mais dans des conditions chiches », insiste le ministère. « Et il n’y a pas de piscine », souligne le préfet, en référence à des saillies médiatique­s d’extrême droite qui ont ponctué la journée. La rapide visite des chambres, au mobilier simple et rustique confirme que, même si la vue sur le grand large est magnifique, le lieu ne taquine pas les palaces. Les autorités posent aussi clairement les règles : sauf hospitalis­ation, les réfugiés accueillis ici n’ont pas le droit de sortir de la propriété. Les CRS mobilisés y veilleront.

 ?? Que caméras, micros et appareils photos saisissent l’instant. ??
Que caméras, micros et appareils photos saisissent l’instant.

Newspapers in French

Newspapers from France