Un curé niçois jugé en 2023 pour agressions sexuelles ?
Lundi dernier, le cardinal Jean-Pierre Ricard confessait dans une lettre avoir eu un comportement « répréhensible » avec une adolescente de 14 ans, à Marseille, dans les années 80. Ces révélations ont fait l’effet d’une bombe à la Conférence des évêques de France. Le signalement adressé à la justice par l’actuel évêque de Nice, fin octobre, n’est sans doute pas étranger à ce mea culpa. L’affaire Ricard n’a qu’un lien très indirect avec Nice (l’actuel évêque, Mgr Nault, a été avisé des faits du temps où il était en poste à Digne). Mais une autre affaire de pédophilie ecclésiastique y a défrayé la chronique ces dernières années. On apprend aujourd’hui qu’elle pourrait déboucher sur un procès devant le tribunal correctionnel en 2023. Le père Jean-Marc Schoepff, 66 ans, pourrait y répondre d’agression sexuelle sur deux hommes, alors qu’ils étaient adolescents.
Une dizaine de plaignants
Selon nos informations, l’instruction est en passe d’être close, près de six ans après le premier signalement. Le juge investigateur en a avisé les parties concernées le 10 octobre. Le parquet de Nice a trois mois pour rendre ses réquisitions. La défense pourra ensuite produire des observations, former d’éventuels recours. In fine, le juge rendra une ordonnance de non-lieu ou de renvoi en correctionnelle.
Dans ce second cas de figure, le père Jean-Marc Schoepff pourrait comparaître à la barre l’an prochain, face aux deux hommes qui l’accusent d’attouchements. En tout, une dizaine de plaignants ont dénoncé des faits similaires, pour une vingtaine de signalements. Le père Schoepff a toujours farouchement nié les faits. La plupart des plaintes ont été jugées prescrites. Leurs auteurs seront néanmoins cités comme témoins, indique Me Vincent Ehrenfeld, conseil de sept plaignants : « Ils ne veulent pas régler des comptes, mais ils demandent un jugement. » Selon Me Tina Colombani, qui le défend avec Me Cardix, le père Schoepff est prêt à se défendre. Il a « hâte d’en finir » avec cette affaire.