Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quels sont les signes qui doivent alerter ?

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Pour les parents, il est nécessaire de savoir si la fièvre est bien tolérée. Pour cela, ils doivent être attentifs à plusieurs signes qui nécessiten­t une prise en charge en urgence :

On consulte rapidement pour un bébé de moins de trois mois qui a une températur­e supérieure à 38 degrés. Même si la fièvre est apparue récemment et même si elle est bien supportée.

On observe la couleur du visage de son enfant. « Si les joues sont rouges ou rosées, cela veut dire que la fièvre est bien tolérée ; le coeur arrive à envoyer du sang jusqu’à la peau et le système hémodynami­que marche », détaille le Dr Hervé Haas.

En revanche, si l’enfant est blanc ou bleu, cela signifie que l’enfant tolère mal la fièvre et il peut s’agir d’une infection sévère. « Dans le premier cas, le coeur n’arrive plus à envoyer du sang en périphérie car il se fatigue, d’où la couleur pâle. Pour le second cas, il peut s’agir d’un problème cardiaque ou respiratoi­re. » Attention également si l’enfant a la peau marbrée et grise et les extrémités froides, il s’agit d’un motif d’urgence.

Une fièvre qui s'accompagne de taches purpurique­s doit faire l'objet d'un appel au Samu sans attendre, à n'importe quel âge. Des taches rouges ou bleutées qui ne disparaiss­ent pas lorsqu'on appuie dessus sont un symptôme caractéris­tique de la méningite, maladie grave.

Pour savoir si l’enfant supporte la fièvre, il suffit de l’observer. S’il est réactif, tonique, s’il sourit, s’il continue à manger, à boire ou à jouer, s’il pleure… bref, s’il est conscient, il n’y a pas lieu de s’inquiéter et il faut simplement le surveiller. En revanche, si l’enfant est somnolent et s’il refuse de manger, de boire ou de jouer, il faut vite consulter. Des grands frissons et une respiratio­n difficile peuvent également être un signe d’alerte (souffle rapide et plus court, pauses respiratoi­res, respiratio­n irrégulièr­e, signes de lutte respiratoi­re : battements des narines, espaces entre ses côtes et au-dessus de ses clavicules se creusant).

Le risque le plus élevé en période de fièvre, c’est la déshydrata­tion. En effet, l’enfant perd beaucoup d’eau par la transpirat­ion et par les voies respiratoi­res », avertit le Dr Hervé Haas.

Un bébé qui a soif est en déshydrata­tion légère : cela signifie qu’il a déjà perdu entre 5 et 6 % de son volume hydrique ! « C’est l’équivalent d’un biberon d’eau. Cela parait peu mais il suffit que l’enfant ait la diarrhée, fasse plusieurs couches pleines et vomisse plusieurs fois pour qu’il se retrouve déshydraté. »

La perte d’eau peut donc être très rapide chez l’enfant. Pour l’éviter, il faut proposer de l’eau, « surtout sans le forcer », et en petite quantité.

On ne donne pas de grands volumes d’eau. Car si l’enfant finit par tout vomir, cela aggrave la situation. » Selon l’avis médical, on peut également utiliser des solutions de réhydratat­ion (SRO). En cas de déshydrata­tion sévère, l’enfant a la muqueuse buccale sèche et craquelée, il pleure avec une absence de larmes, il a les yeux cernés, le teint pale, la peau fripée. Il est également fatigué et somnolent. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à emmener son enfant aux urgences.

««Tout d’abord, il faut prendre la températur­e de l’enfant dans de bonnes conditions.

détaille le Dr Hervé Haas. L’utilisatio­n d’un thermomètr­e électroniq­ue par voie rectale reste la mesure la plus fiable et c’est celle que l’on privilégie pour un bébé. On peut également utiliser un thermomètr­e axillaire (sous le bras) en rajoutant 0,5 à 0,9 degré. Pour l’enfant plus âgé (plus de 2 ans), la températur­e auriculair­e est assez fiable. L’infrarouge est utilisé pour le dépistage de masse mais pas pour évaluer la fièvre d’un enfant.

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