Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La caresse, un soin vital pour les malades d’Alzheimer

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Psychiatre et gériatre à l’hôpital Emile-Roux à Limeil-Brévannes (94), la Dr Véronique Lefebvre des Noëttes accompagne familles et malades d’Alzheimer au quotidien. Dans son livre, elle décrit les bienfaits de la caresse thérapeuti­que auprès des malades. « Toucher une personne atteinte d’Alzheimer est une façon d’entrer dans son monde, de la ramener dans l’ici et maintenant et de réparer son esprit défaillant. » Car dans cette maladie, le schéma corporel se détériore peu à peu, amenant une perte de conscience des perception­s sensoriell­es, auditives, tactiles, spatiales. La psychiatre et gériatre précise que le patient Alzheimer, malgré ses déficits sensoriels, finit par communique­r avec quelqu’un qu’il identifie au son de sa voix, à l’odeur de ses vêtements et à la façon de le toucher. « Comme le bébé reconnaît la voix, l’odeur et le toucher de sa mère. » Le toucher permet même de faire ressurgir la mémoire lointaine. Ainsi, Raymond, malade d’Alzheimer, s’est remémoré son métier de menuisier en touchant des morceaux de bois. « Soudain, celui qui ne parlait que pour crier (...) s’assied bien droit sur sa chaise, raconte son métier, son atelier, ses outils… », relate l’auteure.

En 2007, un groupe d’archéologu­es a découvert, en Italie, une tombe âgée de plus de 6 000 ans. À l’intérieur, deux squelettes étaient entrelacés, ce qui prouve que le geste tendre existait déjà à cette époque. Certains chercheurs estiment même que le câlin était déjà

pratiqué bien avant l’époque du Néolithiqu­e. En effet, il est fort possible de penser que nos ancêtres préhistori­ques s’entrelaçai­ent les uns avec les autres pour se tenir chaud durant les saisons les plus glaciales. Il semblerait que le câlin soit né de l’instinct humain, puisqu’il a traversé les années et les époques depuis la Préhistoir­e.

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