Un sénateur à Giens interroge sur les conditions d’audition des passagers de l’Ocean Viking
Le sénateur des Bouchesdu-Rhône (groupe Écologie, Solidarités et Territoires) et vice-président de la commission des lois, Guy Benarroche, figurait parmi les trois parlementaires
(1) qui ont fait le déplacement au centre d’accueil des migrants de Giens hier matin. S’il évalue les conditions d’hébergement « correctes » et qualifie de « bon boulot » le travail conjoint des associations sur place, il apporte certaines nuances dans ce qui va suivre…
Répit de courte durée
« L’ambiance générale est bonne, puisque les passagers de l’Ocean Viking vivent cette arrivée varoise comme un soulagement. Mais je ne suis pas sûr qu’ils prennent la mesure de ce qui les attend étant donné la complexité des lois régissant l’asile et l’immigration en France… », souligne le sénateur.
Guy Benarroche note par ailleurs que les nombreuses auditions diligentées depuis samedi pour les demandes de droit d’asile se déroulent sous des tentes « sans la confidentialité requise ni l’assistance d’un avocat, avec la barrière du langage que l’on peut imaginer étant donné le nombre de nationalités présentes ». « Le gouvernement a décrété ce centre de vacances zone d’attente temporaire, ce qui implique forcément des aménagements et auditions aux conditions sommaires et avec des garanties compliquées à respecter comparé à un cadre établi », poursuit le sénateur des Bouches-du-Rhône.
Vigilance sur les décisions à venir
Conséquence (ou pas) de cette visite parlementaire, deux locaux ont pu être libérés pour des avocats à partir de ce lundi. N’étant pas dans le cadre d’une « mission officielle » du Sénat, M. Benarroche ne présentera pas de rapport sur cette visite varoise, mais précise qu’il restera vigilant sur les « futures décisions du ministère » concernant les demandes d’asile en cours, qu’il espère « favorables », à moins bien entendu de « désagréments » liées à la sécurité intérieure.
1. Avec la sénatrice Marie-Arlette Carlotti, groupe Socialiste, écologiste et républicain (SER) et le député Hubert Julien-Laferrière (groupe écologiste). Des représentants du barreau de Toulon étaient également sur place.