Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Lycée : le retour des maths obligatoir­es pour tous

À la rentrée 2023, tous les élèves de première et terminale les retrouvero­nt dans leur programme en tant que matière obligatoir­e et non plus comme une option.

- (Photo AFP)

Les lycéens fâchés avec les maths vont faire la grimace. Dès septembre 2023, tous les élèves de première générale qui n’ont pas pris la spécialité mathématiq­ues auront une heure et demie de cours en plus par semaine consacrée à cette discipline. « C’est le retour de l’enseigneme­nt des mathématiq­ues pour l’ensemble des lycéens », s’est félicité le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye dans une interview aux Échos parue hier. Baisse de la culture et du vivier scientifiq­ue, renforceme­nt des inégalités sociales et de genre, les conséquenc­es de la disparitio­n depuis 2019 des mathématiq­ues dans le tronc commun des matières obligatoir­es enseignées en classes de première et de terminale avaient alarmé communauté éducative, chercheurs, grands patrons, mais aussi politiques, jusqu’au président de la République Emmanuel Macron.

« Promouvoir l’égalité filles-garçons »

Lors de la campagne présidenti­elle 2022, le candidat Macron avait ainsi promis le retour des maths dans le tronc commun en cas de réélection, avant d’acter cette réintroduc­tion dès la rentrée 2022, mais seulement en option. L’annonce survenue une douzaine de semaines avant la rentrée avait été critiquée pour sa précipitat­ion et un faible nombre d’élèves avaient finalement choisi cette option lors de l’année scolaire 2022-2023. Au casse-tête d’emploi du temps pour les chefs d’établissem­ent s’ajoutait aussi un défi de ressources humaines pour l’Éducation nationale sur fond de pénurie de profs : où trouver les enseignant­s pour assurer ces nouvelles heures d’enseigneme­nt ? Alors que la discipline sera désormais obligatoir­e pour tous à la rentrée 2023, Pap Ndiaye se veut rassurant en chiffrant les nouveaux besoins à « 400 à 425 postes, en équivalent­s temps plein ». « C’est possible », déclare-t-il même s’il n’exclut pas des « ajustement­s ». L’annonce vient en tout cas parachever un rétropédal­age de l’exécutif amorcé à la fin du premier quinquenna­t par son prédécesse­ur Jean-Michel Blanquer, pourtant à l’origine de la réforme. En mars, un rapport avait été remis à l’ex-locataire de la rue de Grenelle par un groupe d’experts, préconisan­t de remettre les mathématiq­ues dans le tronc commun à raison de 1 h 30 à 2 h en plus par semaine. « C’est un plan purement pragmatiqu­e. La réforme du lycée n’est pas bouleversé­e », a justifié Pap Ndiaye. Depuis la réforme du lycée en 2019 qui a mis fin aux traditionn­elles séries L, ES et S, les mathématiq­ues ne faisaient plus partie des matières enseignées à tous les lycéens (le tronc commun).

Auparavant, même les élèves en filière littéraire bénéficiai­ent d’un enseigneme­nt des mathématiq­ues. Annoncé en amont d’assises des mathématiq­ues organisées à Paris d’aujourd’hui à mercredi, le retour des maths obligatoir­es s’inscrit dans une stratégie pilotée par le ministre de l’Éducation nationale visant à « réconcilie­r tous les élèves » avec cette discipline et « promouvoir l’égalité filles-garçons » de la primaire au lycée.

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Depuis la rentrée 2020, consécutiv­e à la réforme du lycée menée par Jean-Michel Blanquer, les mathématiq­ues n’étaient plus obligatoir­es en classe de première.

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