Ces Bleus ne savent plus perdre
S’ils ont dû aller chercher de nouvelles ressources pour venir à bout des Boks, les Bleus ont une nouvelle fois renversé une rencontre mal embarquée, pour arracher un 12e succès consécutif.
Ces Bleus transpirent la confiance, comme s’ils avaient la certitude que rien ne pouvait les atteindre. Et samedi, comme une semaine plus tôt face aux Wallabies où il avait fallu attendre un exploit monumental de Damian Penaud à la 76e minute pour arracher le succès d’une infime longueur, c’est cette fois une longue série de picks and go, avec Sipili Falatea à la conclusion, qui permettait aux Bleus de s’offrir le scalpe des champions du monde Sud-Africains, au bout du suspense.
Une victoire de prestige, qui permet aux Bleus d’affirmer un peu plus leur statut de favoris, à un an de la Coupe du monde. « Les Français n’ont plus perdu depuis un match contre l’Australie en 2021, donc oui, je pense qu’ils ne sont pas très loin d’être les favoris, avec l’Irlande », reconnaissait le sélectionneur des Boks, Jacques Nienaber.
« Les joueurs ont refusé la défaite »
Ces Bleus font donc peur, ont battu tous les adversaires qui se sont présentés sur leur route, viennent d’enchaîner un douzième succès consécutif et semblent, même quand ils sont dos au mur, ne plus jamais douter.
« Face à l’Afrique du Sud, on n’a que très peu de moments de doutes en effet, abondait Cameron Woki. Parfois, on est un peu en dedans, comme en fin de première période, mais à aucun moment on a stressé. On est sûrs de nos forces, sûrs de pouvoir faire quelque chose. » Et alors que tous les vents semblaient contraires, et qu’ils venaient d’essuyer un 26-12 entre la 21e et la 64e minute de jeu, et se retrouvaient privés d’Antoine Dupont (exclu à la 48e) les Bleus finissaient par s’octroyer un match devenu ingagnable. « On a senti à un moment qu’elle rôdait, qu’elle était dans le stade, on l’a même aperçue, mais les joueurs ont refusé la défaite, souriait de son côté Fabien Galthié. À quel prix ? Quand on voit le dernier quart d’heure, comment les joueurs ont retourné ce match, comment ils les ont mis au supplice collision après collision… J’aimerais qu’Antoine [Dupont] et ses hommes se souviennent de la vitesse, de la dureté, de la lucidité qu’il faut dans ces matchs… »
Douze victoires consécutives, de quoi envisager d’aller toucher au record ultime : les dix-huit succès de rang, codétenu par les Blacks (2016) et l’Angleterre (2017) ? Cela mènerait les Bleus au mondial... « Notre objectif n’est pas de rester invaincus jusqu’à la coupe du monde, mais d’y arriver prêts. Si pour cela il faut gagner tous nos matchs, alors on le fera » concluait, amusé, Cameron Woki, conscient que ce XV de France devra désormais garder cette confiance, ses certitudes, ce savoir-faire dans les instants décisifs, pour espérer décrocher son premier sacre mondial, dans un peu moins d’un an...
Le Vélodrome ? Je n’avais jamais connu une ambiance aussi particulière. Il y a des moments où on ne s’entendait plus. C’était incroyable, le public a poussé et nous a beaucoup aidés.
Cameron Woki, deuxième ligne du XV de France