Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Woki : « Il ne fallait pas respecter nos corps »

- P.I.-R.

Malgré l’absence de mention “-12 ans”, ce n’était pas franchemen­t un temps à mettre les enfants devant la télé, samedi soir. Car cette rencontre – entre les surpuissan­ts SudAfricai­ns, qui ont obtenu leur sacre mondial en 2019 à grands coups d’épaule, et des Bleus décidés à prouver leur capacité à prendre les Springboks à leur propre jeu – a donné lieu à une véritable guerre de tranchées. « Ils voulaient nous défier physiqueme­nt, donc il fallait leur répondre. Il ne fallait pas respecter nos corps et mettre 100 % d’engagement », soufflait Cameron Woki, usé par le combat après la victoire bleue.

Mais la beauté du rugby à de ça qu’il est un lieu unique, où 80 minutes durant, tant que cela est fait dans le respect des règles, la violence physique est légiférée. Un endroit où il est légal, quand bien même on fait 135 kilos avec un taux de masse grasse de 8 %, de foncer dans son adversaire, à la seule condition qu’on ne vise pas son visage. C’est justement là où Peter Steph du Toit a fauté, dès la 12e minute, en mettant un immense coup de boule dans la pommette de Jonathan Danty. Résultat : une fracture du plancher orbital pour le centre tricolore, un carton rouge pour le troisième ligne et des hostilités lancées.

« Pas un match violent, un match physique »

La suite ? Un combat sans merci, ponctué par un nouveau carton rouge (pour Antoine Dupont après un plaquage en l’air sur Cheslin Kolbe), une hernie inguinale pour Cyril Baille et quatre sorties sur commotion (Atonio, Flament, Mbonambi et Kolbe). Avec quelques images lunaires, comme le moment où, alors qu’il pensait passer son protocole commotion, Thibaud Flament a dû attendre plusieurs minutes sur une chaise, tandis que Uini Atonio était entre les mains du docteur. Alors, véritable boucherie ou affronteme­nt d’une rare intensité ? « Ce n’était pas un match violent, mais un match physique. Nous sommes entourés de médecins qui sont justement là pour nous protéger. On peut aller trop loin parfois, mais les écrans et les équipement­s permettent de garder le contrôle », rassurait Siya Kolisi après la rencontre. Pourtant, Fabien Galthié reconnaiss­ait que les Bleus, s’ils avaient été préparés, avaient découvert un nouveau niveau d’intensité. « Nous avions prévu d’entrer dans cette zone de violence, mais on a beau le dire, tant qu’on ne l’a pas rencontré ou vécu, on ne sait pas de quoi on parle... Cette équipe d’Afrique du Sud nous a imposé une telle intensité au niveau des collisions, du combat. » Pour revoir une confrontat­ion entre les deux équipes ? Il faudra désormais attendre la Coupe du monde, où Français et Springboks pourraient se croiser en quart ou en finale. Entre l’enjeu décuplé, et le passif de deux nations qui se connaissen­t désormais sous leur visage le plus bestial, il ne faudra cette fois pas oublier de protéger les yeux des bambins...

 ?? ?? Le plaquage de Vincent Koch sur Julien Marchand apparaît comme une juste illustrati­on du niveau d’intensité qu’ont opposé les Springboks aux Bleus, samedi.
Le plaquage de Vincent Koch sur Julien Marchand apparaît comme une juste illustrati­on du niveau d’intensité qu’ont opposé les Springboks aux Bleus, samedi.

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