Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Ces villes qui préfèrent y renoncer

- V. R.

Le long de la grande plage du Lavandou, les touristes n’ont pas encore tous quitté le rivage et la météo plus que clémente a prolongé le séjour de certains résidents secondaire­s. En cette matinée de novembre, Sabine et Philippe, main dans la main, se promènent sous un soleil un rien voilé. Retraités parisiens, ils rallongent un peu chaque année leur temps lavandoura­in. Et occupent de plus en plus leur résidence secondaire, comptant parmi les 71,5 % de la commune. Pas située en zone tendue, celle-ci ne pratique pas de majoration de la taxe d’habitation. Mais pourrait faire partie des 4 000 localités autorisées à le faire dès l’an prochain.

« Ça nous ferait plutôt râler », bougonne le couple. Pas tant pour les montants que ça impliquera­it, explique madame. Plutôt, note Monsieur, parce que leur appartemen­t, « c’est un investisse­ment » que le couple a effectué pour ses vieux jours. Sabine et Philippe comptent bien en faire leur résidence principale dans un avenir proche.

Le problème du logement déjà réglé

Qu’ils se rassurent, Gil Bernardi, le maire du Lavandou, n’est pas du tout dans l’optique de les mettre plus à contributi­on. Ce serait, dit-il, « une rupture d’égalité entre les citoyens ». Surtout, rappelle-t-il, la question du problème de logements « trop rares et trop cher s»qui conduisaie­nt des Lavandoura­ins à quitter leur commune, au point que des classes avaient dû fermer, a été réglée grâce à « une action volontaire et une politique ancienne ». En l’occurrence, l’écoquartie­r qui a récemment vu le jour à l’entrée de la ville, proposant logement social, classique, à la location ou à l’acquisitio­n. « Je ne vois pas l’intérêt pour une collectivi­té comme la mienne de déclencher une taxe supplément­aire sur les résidences secondaire­s », assène Gil Bernardi. D’autant moins que la situation financière du Lavandou est, dit-il, « favorable ».

Au cas où…

C’est d’ailleurs, « une bonne gestion, lui évitant d’actionner des leviers financiers » qui a conduit Philippe Barthelemy, maire de Saint-Cyr-sur-Mer, commune déjà autorisée à majorer la taxe d’habitation, à ne pas le faire. Il se réserve toutefois, explique son cabinet, « le droit de l’actionner si l’État continue de réduire les dotations ».

Cet autre résident secondaire croisé le long de la plage du Lavandou, mais dont le pied à terre est à Cavalaire, se fait ainsi plus magnanime. « Si cette surtaxe permet de réaliser des améliorati­ons sur la commune, pourquoi pas ? » Ce n’est pas ce couple de résidents principaux qui dira le contraire. « Ce serait assez normal quand on voit les dégâts occasionné­s par les touristes que ce soit eux qui soient mis à contributi­on. »

 ?? (Photo V. R.) ?? Que les résidents secondaire­s du Lavandou se rassurent : quand bien même la commune bénéficier­ait à l’avenir de la majoration de la taxe d’habitation, le maire, Gil Bernardi, ne compte pas s’en servir.
(Photo V. R.) Que les résidents secondaire­s du Lavandou se rassurent : quand bien même la commune bénéficier­ait à l’avenir de la majoration de la taxe d’habitation, le maire, Gil Bernardi, ne compte pas s’en servir.

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