L’affaire du XVe corps reste dans les mémoires
Demain à 15 h 30, sur l’initiative de l’Escolo Deis Agasso Galoio, présidée par Annie Grosso, la salle Espace azur servira de cadre à une conférence-débat intitulée : L’affaire du XVe corps.
En cette période dédiée aux commémorations patriotiques sur la Grande guerre et à la mémoire des poilus tombés au champ d’honneur, cette intervention apparaît pour le moins opportune. Au pupitre : Pierre Virion, félibre, président de l’association Flassans Passé Présent, dont l’oeuvre a été distinguée lors des Jeux Floraux Septénaires 2018.
Une polémique parue dans Le Matin
Cette « affaire » est née d’une polémique déclenchée par un article du journaliste Auguste Gervais paru dans le journal parisien Le Matin (plus fort tirage de France) qui déplorait les reculs du 20 août des 1ère et 2e armées françaises lors de l’offensive de Lorraine. Les soldats du Midi, notamment les Provençaux du XVe corps, y étaient accusés d’avoir fui devant l’ennemi. Malgré les excuses et les démentis, cette rumeur infamante canalisa l’attitude hostile d’une partie de la population et
des autres soldats contre leurs camarades du Midi, et provoqua en retour un fort attachement à leur XVe corps des méridionaux. Lancée à l’attaque de Morhange (Moselle annexée), cette unité de 55 000 hommes, commandée par le général Espinasse, a été soumise à la surpuissance des mitrailleuses et de l’artillerie à longue portée ennemies qui ont fait des ravages.
En seulement quelques jours, 12 852 officiers et soldats étaient hors de combat. Parmi les tués, le Beaussetan, Barthélémy Giuliano, 23 ans, classe 1911, soldat au 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy, tué le 20.
De nos jours, rares sont les villes et villages du Midi de la France ou de Corse à ne pas avoir leur avenue, leur place ou leur rue du XVe corps. Un hommage posthume pour les conscrits de ces départements tombés dans les toutes premières heures de la guerre. Précisons toutefois que ces braves dont on avait fait des boucs émissaires ont été réhabilités plus tard au terme d’une solide enquête. Mais le mal était fait...