Art scénique et vieilles dentelles

Quoi de neuf ? Rien que du vieux. Michel Polnareff nous fait le coup de l’éternel retour pour la sixième fois. Michel Sardou prépare une nouvelle tournée d’adieu... cinq ans après la précédente. Et Intervilles revient l’été prochain dans nos petites lucarnes ! On attend, avec un zeste de masochisme, la version 2023 de l’émission culte créée en 1962 – sans les vachettes, déclarées persona non grata par les défenseurs de la cause animale. Et l’on se prend à rêver aux horreurs que la technologie pourrait inspirer aux producteurs. Pourquoi pas un Guy Lux virtuel discutant avec un Léon Zitrone 2.0, brisant ses carreaux devant une Simone Garnier aussi pixelisée que médusée ? Tout est possible de nos jours.

S’il peine à s’imposer dans notre quotidien, le recyclage est une pratique plébiscitée par les grands prêtres de la religion cathodique. N’en déplaise à Simone Signoret, la nostalgie est toujours ce qu’elle était : le creuset d’une industrie où l’avenir se conjugue souvent au passé antérieur. Après avoir sorti du formol L’Ecole des fans et Star Academy, va donc pour de nouvelles séquences « âge mûr et tête de bois ». Les archives de l’ORTF débordent de concepts fânés qui ne demandent qu’à être remis au dégoût du jour. L’Homme du Picardie, c’était quand même autre chose que Game of Thrones , non ? Dans notre époque encalminée, tout fait ventre – pourvu que les décors soient de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell, avec les moyens techniques de la SFP.

« Les archives de l’ORTF débordent de concepts fanés qui ne demandent qu’à être remis au dégoût du jour. »