À la veille de sa clôture, la COP27 dans l’impasse sur le volet financier
C’est un classique quasiment incontournable des fins de grands sommets internationaux, et particulièrement de ceux sur le climat. À la veille de sa clôture, la COP27 peinait hier à déboucher sur un accord, les négociations achoppant sur le volet financier. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté les États à rédiger un texte « ambitieux et crédible » sur la compensation des ravages provoqués par le changement climatique et sur le soutien financier aux pays en développement. « Nous avons besoin d’action », a-t-il lancé.
« Déni de justice »
« Retarder la justice climatique serait un déni de justice », a martelé de son côté la ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, au nom du puissant groupe de négociation G77 + Chine, qui a déposé un projet de résolution sur la création immédiate d’une facilité financière dédiée à ces « pertes et dommages ». Les États-Unis et l’Union européenne sont toutefois très réticents, mais l’UE a joué l’ouverture mercredi, en annonçant plus d’un milliard d’euros de financements pour l’adaptation en Afrique, dont 60 millions pour les pertes et dommages. Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a également proposé de raccourcir les discussions sur le financement des pertes et dommages à un an, au lieu de deux.
Il a aussi insisté sur le fait que, si jamais la décision de créer un fonds spécifique était adoptée, la Chine, premier pollueur et deuxième puissance économique mondiale, devrait y contribuer.
Bien en dessous des besoins
Ces discussions financières se déroulent dans un contexte de grande méfiance, les pays riches n’ayant jamais tenu un engagement de 2009 de porter à 100 milliards de dollars par an les financements de l’adaptation au dérèglement climatique et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre à destination des pays en développement. Et les sommes pour l’instant sur la table sont dérisoires par rapport aux besoins estimés, qui se chiffrent, de l’avis général, en milliers de milliards.