Au moins 400 000 € volatilisés à la Caisse d’épargne d’Antibes
Ses clients, souvent aisés, avaient entière confiance en Florence R., 54 ans, directrice à Antibes d’une agence de la Caisse d’épargne. Ils tentent aujourd’hui désespérément de récupérer leur argent. Au moins 400 000 euros se sont volatilisés au gré de multiples virements. La plupart des fonds ont transité, avant de disparaître, par la société Paradis des Fruits, entreprise gérée par Didier L., exmari de Florence R. Didier L. est par ailleurs poursuivi pour abus de biens sociaux. La Caisse d’épargne a licencié la directrice pour faute lourde. Sous le contrôle du procureur de la République de Nice, la section financière de la police judiciaire a enquêté sur les étranges pratiques de Florence R. qui semble avoir duré trois ans. Le parquet estime que la suspecte doit être renvoyée en correctionnelle pour escroquerie, abus de confiance, blanchiment, faux et usage de faux. « Ma cliente conteste les faits », oppose Me Michel Cardix, son avocat. « Les détournements sont établis », lui répond en écho Me Philippe Samak, avocat de l’un des plaignants. Appelé hier à examiner cette affaire, le tribunal correctionnel a demandé une expertise comptable des différents comptes bancaires de la directrice pour tenter de tracer l’argent détourné. « La Caisse d’épargne se félicite de cette expertise, ne pouvant pour l’instant chiffrer son préjudice », commente Me Stephen Fernandez. Cette décision, en revanche, est contestée par la plupart des avocats des parties civiles, notamment Me Pierre Alain Ravot, Me Tanguy Cara et Me Philippe Samak, qui estiment que l’affaire est en état d’être jugée.
« J’avais confiance »
« Peu m’importe qu’elle aille en prison ou non. Je veux récupérer mon argent et pouvoir m’arrêter de travailler à 74 ans» , confie le client de M e Ravot, qui s’insurge contre le comportement de la Caisse d’épargne. La banque ne lui a toujours pas crédité ses comptes délestés de 251 000 euros. « C’était une conseillère compétente en laquelle j’avais totalement confiance », ajoute la victime.
Au total, six clients qui s’estiment floués réclament justice, mais plusieurs avocats pensent qu’il pourrait y en avoir d’autres. Tous critiquent dans un bel ensemble l’attitude de la banque qui tarde à rembourser les sommes détournées. La Caisse d’épargne, sollicitée par nos soins hier, préfère ne pas commenter « une procédure toujours en cours ». Le résultat de la nouvelle expertise est attendu en mai. « La Caisse d’épargne Côte d’Azur respectera la décision de justice qui sera rendue », se contente de préciser l’établissement. Florence R., elle, reste libre sous contrôle judiciaire.