Les amis varois des bêtes chargent la corrida
Des images de taureaux sanguinolents à quelques mètres des étals de viande et de charcuterie. Hier à l’heure du marché, une trentaine de militants de la cause animale a manifesté sur la place Formigé de Fréjus, juste devant la mairie. Le même type d’action était aussi proposé dans le centre de Toulon. Un rassemblement silencieux auquel participaient plusieurs associations réunies au sein du collectif « Ensemble pour l’abolition », qui milite pour l’interdiction de la corrida. De telles opérations étaient organisées dans une quarantaine de villes de France afin de soutenir la proposition de loi du député LFI Aymeric Caron (allié à la Nupes).
Deux pétitions
D’ailleurs, les manifestants est-varois étaient là pour faire signer une pétition en faveur de l’interdiction totale, et une autre visant à en interdire l’accès aux mineurs. Une missive qui avait été signée en septembre par le maire de Fréjus David Rachline qui souhaitait la voir interdite aux moins de 16 ans et qui, il y a plusieurs années, avait affirmé qu’aucune corrida ne se déroulerait dans sa ville tant qu’il en sera le maire. « Notre présence ici est d’autant plus symbolique que cette ville fut durant des années une place forte des corridas dans le Sud-Est (qui se déroulaient aux Arènes, Ndlr), expliquait Aurore Defix-Ramassamy, par ailleurs coréférente de l’association L214 dans l’Est-Var. Nous voulons rappeler à nos élus que la très grande majorité des Français sont contre la corrida et qu’il faut les écouter. »
Soutien intellectuel
À Toulon, plusieurs associations se sont également exprimées en bas du cours Lafayette et sur le quai de la Sinse, pour dénoncer la tauromachie. Spécialisé dans la représentation des animaux et participant à la Fête du livre, l’écrivain et journaliste Camille Brunel, soutenait cette action militante : « Les corridas sont des écoles de cruauté. Au pays des Lumières on peut les comparer aux sacrifices humains d’un autre temps. Les animaux ne sont pas des choses, ni des hommes. Pourtant ils ont des émotions et des souffrances, qu’ils traduisent, comme nous. Je les qualifie de personnes non humaines. Les taureaux qui ne veulent pas combattre sont piqués plus profondément. Les pros corridas ne sont pas fiers de ça mais ils se taisent. »
Diffusée par les militants, La corrida de Francis Cabrel incitait à la réflexion. « Est-ce que ce monde est sérieux.. Ils ont frappé fort dans mon cou pour que je m’incline. Je les entends rire comme je râle. Je les vois danser..s’amuser autour d’une tombe..! Est que ce monde est sérieux ! »