COP27 : les négociations toujours en cours hier soir
Alors que le sommet sur le climat était au bord du gouffre hier matin, l’espoir est revenu dans l’après-midi. Mais en soirée, l’incertitude était encore grande.
Sans grande surprise, tant ce scénario s’est répété de nombreuses fois lors des précédents sommets sur le climat, la COP27, qui aurait dû s’achever vendredi, jouait encore hier soir les prolongations, sans qu’on sache si un accord était imminent ou non.
Hier matin, le moral était au plus bas. Les négociations semblaient dans une impasse complète sur la question, cruciale, du financement des dégâts causés par le changement climatique. Qui plus est, l’Union européenne annonçait qu’elle rejetait une proposition « inacceptable » qui aurait conduit à remettre en cause les engagements passés sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre. « Plutôt pas d’accord qu’un mauvais accord », tonnait le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, se disant « inquiet de certaines des choses [...] vues et entendues au cours des dernières 12 heures ».
Rebondissements sucessifs
Et puis, au fil des heures, l’espoir renaissait. En début d’après-midi, un accord était finalement trouvé sur la question des dégâts, prévoyant la création d’un fonds spécifique dédié à ces « pertes et dommages » qui « dirige » les moyens financiers vers les pays les plus vulnérables. Sherry Rehman, ministre pakistanaise du Changement climatique et présidente en exercice du puissant groupe de négociation « G77 + Chine », qui compte plus de 130 pays, se disait « optimiste ».
En milieu de soirée, toutefois, l’incertitude revenait lorsque, à 22 heures passé, le Président français Emmanuel Macron annonçait en conférence de presse qu’il jugeait « l’idée d’un fonds seul [...] au pire inappropriée, au mieux largement insuffisante ».
Les pays du Sud insistaient pourtant depuis le début de la COP, il y a deux semaines, sur la création d’un fonds spécifiquement dédié, une demande d’abord accueillie avec frilosité par les pays occidentaux.
Pas de sortie du pétrole ou du gaz ?
L’Union européenne avait fini par faire un pas en avant, en acceptant le principe, à condition que l’argent soit destiné aux pays les plus vulnérables et que la base de financement soit élargie à des pays qui ont connu une forte croissance ces trois dernières décennies – à commencer par la Chine ou l’Arabie saoudite.
Pour le reste, le projet de résolution finale circulant dans l’après-midi réaffirmait les objectifs de l’accord de Paris de 2015. Côté énergie, il évoquait la fin des « subventions inefficaces aux carburants fossile », mais pas la sortie du pétrole ou du gaz.