Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Pompier, une vocation plus qu’un métier

Le lieutenant Jean-Baptiste Ritter est pompier depuis une quarantain­e d’années. Et il transmet sa passion et son savoir-faire aux jeunes sapeurs-pompiers depuis plusieurs décennies.

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Le centre six-fournais des sapeurs pompiers a été créé il y a une cinquantai­ne d’années, tandis que la caserne est sortie de terre depuis plus de vingt ans. En son coeur, des hommes de courage multiplien­t les nuits blanches, au son des sirènes, pour aller secourir la population.

« Je pense que c’est le deuxième plus beau métier du monde, confie le lieutenant Jean-Baptiste Ritter. Le premier est celui qui donne la vie. Nous, nous essayons de faire en sorte qu’elle reste. Nous sommes les premiers sur les lieux d’un incident et, par quelques gestes, nous tâchons de la conserver lorsque cela est en notre pouvoir ».

Une société qui mute

Depuis plusieurs décennies, le lieutenant transmet sa passion et son savoir-faire aux jeunes sapeurs-pompiers. S’il insiste sur les épreuves sportives et les procédures à réaliser en cas d’urgence, l’homme n’oublie pas de préparer les âmes novices au facteur humain.

« On voit le métier se transforme­r, muter. La société est plus individual­iste qu’auparavant et il nous arrive, à présent, d’être appelé pour rien ou pour pas grand-chose. Ce sont des événements qui étaient impossible­s il y a trente ans. Un agriculteu­r se donnait un mauvais coup dans la jambe, on voyait la chair, il mettait un tissu dessus et se

Le lieutenant Jean-Baptiste Ritter est pompier depuis une quarantain­e d’années. À Six-Fours, il transmet son savoir et sa passion aux plus jeunes.

débrouilla­it pour aller aux urgences. On ne voulait pas déranger les pompiers, pensant qu’ils étaient réservés aux cas de vie ou de mort. C’était d’ailleurs un autre extrême qu’il ne faut pas reproduire. Mais, à présent, on est parfois appelés pour une machine qui fuit en plein milieu de la nuit. C’est pour cette raison que j’ai pour habitude de dire qu’on est pompier par vocation. Ce n’est pas un simple métier ».

Moins de feu, plus de secours à la personne

Si, l’été, les hommes en rangers sont malheureus­ement souvent sollicités dans la région, ils font peu de feux le reste de l’année : « On fait beaucoup plus de secours à la personne que de feux, il ne faut pas se leurrer. C’est aussi pour cette raison que, lorsqu’on s’engage dans cette voie, il faut aimer l’humain. Les jeunes sapeurs-pompiers que je forme l’ont bien compris. En fin d’année, on passe souvent dans les maisons de retraite pour aller discuter quelque temps avec les personnes âgées. Les jeunes en ressortent grandis et les aînés sont heureux d’avoir pu échanger avec eux à l’approche de Noël. C’est important de transmettr­e ces belles valeurs de partage et d’entraide à la jeunesse, c’est ce qui formera, je l’espère, les bons citoyens altruistes de demain ».

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(Photo C. Go.)

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