Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le passé violent du meurtrier présumé de Malakai

Mis en examen pour le meurtre du jeune Malakai à La Seyne, François H. a été jugé hier à Toulon pour des violences conjugales commises en 2020.

- ERIC MARMOTTANS

François H., 34 ans, a été extrait hier du quartier d’isolement de la prison de Draguignan pour comparaîtr­e devant le tribunal correction­nel de Toulon. Il a été condamné sans broncher à un an d’emprisonne­ment pour des violences conjugales. Cet homme avait été interpellé le mois dernier à la suite du meurtre de Malakai, 7 ans, victime de coups infligés les 9 et 12 octobre à La Seyne. Alors qu’il a été mis en examen dans ce dossier criminel, le trentenair­e a été rattrapé par une autre affaire de violence.

Les faits remontent à la nuit du 23 au 24 décembre 2020 à La Garde. « Flaco », comme on le surnomme, entretient alors depuis une quinzaine de jours une relation avec Tess (son prénom a été modifié). « Vous vous êtes connus sur un site de rencontres, c’est bien ça ? », fait confirmer la présidente de l’audience, Marie-Laure Arnouil.

« J’ai crié, mon fils s’est réveillé »

Ce couple éphémère se trouvait au domicile de la jeune femme, mère d’un petit garçon. Selon les déclaratio­ns de Tess, qui n’a pas assisté au procès, Flaco est sorti de ses gonds quand, au cours d’une discussion, elle a évoqué son précédent conjoint. « Elle faisait que parler de son ex », décrit François H, crâne rasé et petite barbe.

« Vous l’avez traitée de pute, de salope, de bouche à bites », énumère le tribunal avant d’exhumer des SMS (antérieurs aux faits) du même acabit. « Elle vous a répondu qu’elle n’en avait plus rien à faire, que vous pouviez avoir confiance… » Mais l’homme lui a brutalemen­t sauté dessus. «Àcalifourc­hon », il l’a saisie à la gorge. Elle s’est débattue. « J’ai crié, mon fils s’est réveillé », a-t-elle relaté. L’enfant était couché dans le lit sur lequel s’est jouée cette scène de jalousie excessive.

« Sans intention de faire mal »

L’avocat du prévenu conteste la notion de violences conjugales. Des violences « simples » seraient couvertes par la prescripti­on, fait valoir Me Olivier Hasenfratz. « Pendant deux semaines, ils ont entretenu une relation épistolair­e et ont commencé à avoir des relations sexuelles, est-ce que l’on va en tirer qu’il s’agit d’une vie commune ? »

« Je suis d’accord avec les faits sauf que c’est elle qui m’a mis le premier coup, je l’ai plaquée pour la calmer », se défend François H. «La seule chose que j’ai faite c’est de la prendre par là, sans intention de lui faire du mal », poursuit-il en joignant le geste à la parole. Les constatati­ons médicales feront état d’ecchymoses aux cervicales, au-dessus du thorax, au cou et audessous de la nuque. Le préjudice de Tess a été évalué à trois jours d’incapacité totale de travail (ITT). « Je m’excuse pour ça. »

« Je voulais éviter la prison »

« Le petit s’est réveillé alors je me suis rhabillé et je suis parti… », termine le prévenu. Sa cavale a duré six mois. « Je voulais éviter la prison. » Une condamnati­on avec sursis pour de précédente­s violences conjugales planait au-dessus de sa tête.

« Son mode d’expression dans ses relations avec la gent féminine est marqué par des déchaîneme­nts de violence », fustige Samuel Finielz, procureur de la République, avant de requérir la confirmati­on du jugement, qui avait été rendu en son absence en août 2022. François H. était de nouveau en fuite. Cet « intérimair­e sur les marchés », allocatair­e du revenu de solidarité active (RSA), s’était installé chez une nouvelle compagne aux Terrasses de Rostand à La Seyne. C’est dans cet appartemen­t que Malakai a succombé à ses blessures après quatre jours d’agonie.

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(Photo DR) François H. a été jugé ce vendredi pour des violences commises en 2020.

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